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Inondations à Ouagadougou
Publié le jeudi 21 juillet 2016  |  Sidwaya
La
© Autre presse par Cendrine Nama
La pluie du 24 juin 2015 a provoqué des inondations à l`hôpital national Yalgado Ouédraogo et dans des quartiers de Ouagadougou




A la suite de la pluie tombée, le mercredi 20 juillet 2016, des quartiers et les zones situées à proximité des canaux et ponts ont fait les frais de la montée des eaux. Une équipe de Sidwaya s’est rendue dans plusieurs arrondissements de la capitale, le mercredi 20 juillet 2016, pour constater les dégâts.

La pluie qui s’est abattue à Ouagadougou tôt le matin du mercredi 20 juillet 2016 a inondé certains quartiers de la ville. Il est 8h53mn. Au pont Kadiogo, un impressionnant torrent d’eau recouvre le canal situé en-dessous de l’infrastructure. Des badauds agglutinés le long de la « barre de fer » observent le flot incessant des eaux de pluie. Le vendeur de véhicules d’occasion couramment appelés «France au revoir» situé à proximité dudit pont, (déjà victime des inondations du 1er septembre 2009 !) a encore fait les frais de cette pluie diluvienne. Le propriétaire des lieux et son personnel s’occupent à déplacer les voitures non loin de la voie longeant le siège du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO) et dans les environs de la station d’essence située à quelques mètres des lieux. Sur le pont, les commentaires vont bon train. «Aux environs de 6 heures 30 du matin, la plupart des véhicules étaient presqu’entièrement submergés par les eaux», affirme l’un des passants, Moussa Zerbo. Vêtu d’un imperméable de couleur rouge-bordeaux, celui-ci nous avoue avoir eu beaucoup de frayeurs à la vue de cette pluie torrentielle. «Nous ne voulons plus revivre les inondations de 2009», laisse-t-il entendre. Selon lui, ce débordement des eaux pluviales au niveau du canal est dû aux ordures. «J’habite non loin d’ici. Nous avons maintes fois tenté de sensibiliser les uns et les autres. Mais en vain», déplore-t-il s’éloignant des lieux avec son vélo. Autre lieu, notamment au pont de Boulmiougou, c’est le même constat. En effet, à plusieurs centaines de mètres de là, plusieurs commerces et ménages sont, en effet, envahis par les eaux.

«Nous sommes vraiment à plaindre»

Situé à gauche à la limite du quartier Pissy, route de Bobo-Dioulasso, un vendeur de réfrigérateurs de seconde main est bien obligé d’entreposer son matériel le long de la voie (route de Bobo-Dioulasso). Son voisin immédiat, un garagiste, n’aura pas cette chance. La cour servant de garage s’apparente désormais à une piscine géante. Apprentis-mécaniciens et bonnes volontés, à l’aide de morceaux et de barres de fer de fortune essayent de créer un orifice dans l’un des murs afin de favoriser une évacuation rapide des eaux. Nous les abandonnons à leurs tâches…
A peine quittions-nous ces lieux qu’un jeune homme, les bas du pantalon retroussés, nous invite à jeter un coup d’œil au côté droit du pont enjambant le «barrage de Boulmiougou». Le spectacle qui s’offre à nos regards est désolant ! Le barrage en crue a littéralement inondé une partie des maisons du « non-loti » du quartier Zongho (arrondissement n°3) ! En traversant les quartiers Sondogo, Boassa, (arrondissement n°7) et Kourittenga (arrondissement n°6), la scène est partout la même. L’air désemparé, hommes, femmes et enfants, les pieds dans l’eau, tentent de sauver ce qui peut l’être des meubles. Le constat est similaire au non-loti de Naboudin (arrondissement n°6). Là, nous rencontrons Moumouni Ilboudo. Une bonne partie de sa concession est un véritable champ de ruines. Effets d’habillements, ustensiles de cuisine éparpillés çà et là. «Aux environs de 7 heures du matin lorsqu’il pleuvait, j’ai été interpellé par un voisin sur l’état de mon mur qui penchait dangereusement. Fort heureusement, ma femme, mes trois enfants et moi, avions pu sortir à temps avant que la maison ne s’écroule complètement», relate-t-il, avant de se livrer à une litanie de plaintes. En effet, à l’entendre, le non-lotissement de la zone et donc l’absence de caniveaux y sont pour quelque chose dans la survenue de ce genre de sinistre. «Que les autorités nous aident en nous donnant des parcelles pour que nous puissions avoir des maisons dignes de ce nom», plaide-t-il. Alors que nous nous faufilons dans les dédales de Naboudin, nous rencontrons «Bouba» qui y réside depuis une dizaine d’années. Le torse nu, le jeune homme, muni d’une pioche et d’une pelle, «achève» le travail entamé par la pluie : «Cette maison a été sérieusement détruite par la pluie. Et pour éviter que son écroulement n’atteigne la nôtre qui est déjà précaire, j’ai préféré faire tomber ce qui en reste». Et de se confier, le ton amer : «Nous sommes vraiment à plaindre. Si rien n’est fait, nous finirons, à cette allure, par dormir à la belle étoile. Il faut que les autorités songent au sort des habitants de cette zone non-lotie». Cela fait environ une heure et demie que la pluie s’est arrêtée. Sur le chemin de retour, la capitale plonge peu à peu dans son «train-train» quotidien. Les principales artères de la capitale reprennent leur trafic habituel…

Aubin W. NANA


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