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© Autre presse par Kady Traoré
Le studio Abazon de l`artiste-musicien Smockey a été ravagé par un incendie dans la nuit du 18 juillet 2016 à Ouagadougou |
Dans la nuit du 18 au 19 juillet 2016 à Ouagadougou, un incendie a ravagé le studio de Abazon de l’artiste musicien Serges Bambara, alias Smockey, sis à Karpala. Les riverains et les sapeurs-pompiers n’ont rien pu sauver de ce joyau qui renaissait du coup de roquette de l’ex-Régiment de sécurité présidentielle (RSP) en septembre 2015 lors du coup de force manqué du général Dienderé.
Mardi 19 juillet 2016 à 12h55, nous sommes dans les locaux des studios Abazon. Ce qui se présnte à la vue est insoutenable : devant le bâtiment sont entreposés les restes du mobilier parti en fumée et des équipements d’enregistrement. L’heure est grave, et les employés sont sous le choc. Les mines des uns et des autres, d’ailleurs, en disent long. « Monsieur, vous pouvez entrer pour constater de vous-même », nous dit l’un d’eux.
Un fois à l’interieur, c’est vraiment la désolation : tout est calciné, on ne peut aller loin puisque nos pieds sont presque dans la boue rendue noire par les épaisses cendres dont l’eau a dû sans doute venir difficilement à bout. Mais que s’est-il exactement passé en cet après-midi du 18 juillet ? Selon des témoins, la veille du sinistre, aux environs de 20h, pendant qu’une pluie s’abattait sur Ouagadougou, avec son corollaire de foudre et de coupures intempestives d’électricité dans le quartier Karpala, un incendie s’est déclenché dans la propriété de l’artiste musicien Smockey. C’est un boutiquier dont le commerce jouxte ledit établissement qui s’en est rendu compte, et il a couru rapidement au domicile de l’administratrice l’en informer et rapporter les clefs des locaux pour les ouvrir et affronter le feu. « Dès que j’ai ouvert les portes, a-t-il raconté, j’étais face aux flammes, déjà violentes. J’ai dû reculer pour attendre les premiers seaux d’eau des voisins ». Le feu était devenu « maître » des locaux, dévorant tout de son passage consumable. Pour le contenir et sauver ce qui peut l’être, les riverains et des jeunes du quartier sont sur la brèche. Au bout de trente à quarante minutes, les sapeurs-pompiers arrivent et prennent le relais. Mais il était trop tard et rien n’a pu être sauvé.
Origine du feu encore inconnue
Ni les témoins ni le personnel du studio, encore moins la police scientifique ne savent pour le moment l’origine des flammes. L’administratrice, Kady Traoré, dit attendre d’en savoir davantage avec les conclusions de l’enquête. Pour l’heure, c’est la désolation et la consternation « C’est toute une vie de travail qui s’en est allée en fumée». Il est vrai qu’il y a eu destruction d’équipements en septembre 2015 avec l’attaque à la roquette des éléments putschistes de l’ex-régiment de sécurité présidentielle (RSP), mais «nous étions en train, avec l’aide d’amis, de tout reconstruire. Nous avions même recommencé à travailler avec des artistes. Mais hélas ! Il faut repartir de zéro», a déploré l’administratrice du studio ». C’est le même sentiment qu’éprouve Don Asley, assistant arrangeur audit établissement, qui n’en revient pas.
De nombreux soutiens
Sur les lieux, nous avons appris que le ministre de la Culture, des Arts et du Tourisme, Tahirou Barry, serait passé plus tôt dans la matinée constater les dégâts. Il a, dit-on, apporté le soutien du gouvernement au propriétaire et aux employés. Des artistes musiciens sont aussi venus témoigner leur compassion. Maatikara s’est dit choquée, désolée de voir le studio où elle a enregistré une partie de son album complètement cramé. C’est «un investissement coûteux» qui a été dévoré par les flammes, a-t-elle ajouté avant de penser à venir en aide à l’investisseur. De son côté, Shany Bess a lancé un appel à l’aide. Quant à l’administratrice, elle s’est demandé comment reconstruire Abazon. Signalons que Smokey, qui est actuellement hors du pays, rentre demain jeudi 21 juillet 2016.
Jean Philibert Somé
(Stagiaire)
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