Kongoussi - La mise en place d’une délégation spéciale se dessine à Sabcé, après l’échec mardi, d’une nouvelle mission de conciliation entre les protagonistes à l’origine de la crise postélectorale du 22 mai 2016, a constaté sur place un journaliste de l’AIB.
La salle de réunion de la mairie de la commune rurale de Sabcé située à 100 Km au nord de Ouagadougou a refusé du monde le 19 juillet 2016, suite à une invitation de la gouverneure de la région du Centre-nord pour une sortie de la crise dans cette localité.
Etaient conviés, les 70 conseillers municipaux, les responsables des partis politiques, les notabilités coutumières et religieuses, les jeunes et les femmes.
Dans son mot introductif, la gouverneure Nandy Somé a indiqué que seule la commune de Sabcé sur les 28 que compte le Centre-nord n’a toujours pas pu mettre son exécutif local en place, malgré les multiples tentatives de conciliation entamées par les différentes composantes.
«Notre démarche vise à se conformer aux dispositions légales en vigueur dans notre pays et surtout à préserver la paix sociale dans cette commune. Aussi, nous voulons éviter la délégation spéciale à Sabcé parce que c’est une situation qui retarde le développement de la localité», a expliqué la gouverneure aux Forces vives de la commune.
Après environs 6 heures de huis clos sous haute surveillance policière, les protagonistes sont toujours restés sur leurs positions.
Dans sa quête de trouver un consensus, le gouverneur a tenté une nouvelle fois de concilier les positions.
«Je propose que vous vous concertez afin de me faire des propositions séance tenante avant que je ne parte. Je suis prête à rester ici tout le temps qu’il faudra pour garantir la sécurité à tous pour qu’une solution soit trouvée si vous le désirez», a lancé Nandy Somé vers 15h dans l’après-midi.
A l’issue d’une petite pause de 5 minutes, chaque partie a été invitée à livrer ses conclusions.
C’est ainsi que l’Union pour le progrès et le changement (UPC, opposition) par la voix de Issaka Ouédraogo dit avoir tout pardonné à ceux qui l’on bastonné le 20 juin dernier et reste ouvert au dialogue pour éviter la délégation spéciale.
Le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP, pouvoir) a embouché la même trompète par l’entremise de son représentant El Hadj Ouermi sous le regard de Rigobert Nassa (maire contesté) et de Siméon Sawadogo, ancien gouverneur.
Le Nouveau temps pour la démocratie (NTD, mouvance) quant à lui a préféré poursuivre les concertations avec sa base avant de pouvoir se prononcer.
«Dans l’immédiat comme ça, il sera difficile pour nous de décider parce qu’il faut concertez notre base», a justifié Moumouni Zoungrana, secrétaire général du NTD et par ailleurs enseignant à l’université Ouaga I Joseph Ki Zerbo.
Suite à ces déclarations de non consensus, la gouverneure a informé l’assistance que le Conseil régional du Centre-nord sera mis en place sans la commune de Sabcé et si les différents acteurs ne se décident pas dans un bref délai, la commune sera placée sous délégation spéciale.
Selon Moumouni Zoungrana du NTD, «personne ne doit nous accuser d’avoir conduit la commune dans une délégation spéciale étant donné que le NTD et le MPP sont dans une alliance. Et comme les directives de soutenir le NTD n’ont pas été respectées par le MPP, tout le monde est responsable de ce qui arrivera à la commune de Sabcé».
En rappel, à l’issue des élections municipales du 22 mai 2016 dans la commune de Sabcé, le MPP et le NTD ont récolté chacun, 33 voix, contre 4 pour l’UPC.
La mise en place du conseil municipal a été interrompue le 20 juin dernier par une bagarre généralisée, après l’élection de Rigobert Nassa (MPP) au poste de maire au détriment de l’ancien maire Pierre Zoungrana (NTD). Issaka Ouédraogo (UPC) avait élu premier adjoint au maire.
Agence d’Information du Burkina
Asmado RABO