Des militants de la "coalition anti-Anatole Bonkoungou" de l’arrondissement 4 de Ouagadougou ont animé un point de presse le 18 juillet 2016 : il s’est agi pour eux de donner leur explication de la situation qui prévaut au sein de leur arrondissement.
Après les élections municipales du 22 mai 2012, l’arrondissement 4 a confirmé sa triste réputation d’arrondissement à problèmes. Après trois convocations infructueuses des nouveaux élus pour faute de quorum et une invalidation du tribunal administratif, toujours pour la même raison, l’arrondissement peine toujours à se trouver un maire. Les deux camps se jettent la responsabilité de ce blocage : d’un côté le camp de l’ancien maire Anatole Bonkoungou, composé de 7 conseillers de l’ODT et de 2 du MPP (9 au total), et de l’autre, le camp d’un mystérieux candidat (nous y reviendrons), composé de 4 conseillers du CDP, de 2 de l’UPC, de 4 du MPP et de 1 de la CMP, soit un total de 11 conseillers.
Selon la déclaration lue à la presse par Yacouba Badini du MPP, les militants de base ne se reconnaissent pas dans la directive du parti qui demandait à ses 6 conseillers de soutenir l’ODT. Ils ont décidé de se rallier à l’opposition. A entendre cette coalition, si leurs conseillers n’ont pas répondu présent aux premières convocations du haut-commissaire, c’est tout simplement pour «des raisons sécuritaires». «Un conseiller qui est venu à l’élection s’est fait bastonner», a expliqué Yacouba Badini.
Le 2 juillet dernier, Anatole Bounkoungou est élu par 9 conseillers. Cette élection sera invalidée le 7 juillet par le tribunal administratif, car le quorum de 11 conseillers n’a pas été atteint, et ce en référence à l’article 253 du code électoral. Lors de la dernière convocation en date, le 16 juillet 2016, cette fois-ci, c’est le camp d’Anatole Bounkoungou qui va bouder l’élection. Appuyé par 1 conseiller de l’ODT, l’opposition se retrouvait donc avec 12 élus pour tenir l’élection. Mais le haut-commissaire de la province du Kadiogo, Maurice Mocktar Zongo, va invoquer l’article 257 du code électoral pour «refuser de mettre en place l’exécutif communal » pour faute de quorum (14 conseillers). «A quoi joue le haut-commissaire ?A quelle fin ?» se demandent les militants des quatre partis alliés. Selon eux, l’article 257 ne saurait être appliqué dans leur cas, car l’élection du maire n’a jamais été validée et il n’a pas pris fonction, donc on ne peut parler de «remplacer le maire et ses adjoints» comme stipulé dans cet article.
Un mystérieux candidat
«Anatole n’est pas le seul fils capable de cet arrondissement, il n’a qu’à se contenter de son poste de député», a martelé Maïmouna Sawadogo de la Convergence des masses populaires (CMP). A la question de savoir quel candidat ils proposent à la place de l’ancien maire, les conférenciers ont fait tout un mystère : «Nous ne pouvons pas donner le nom de notre candidat tant que l’élection n’a pas eu lieu», ont-ils répondu.
Même si son nom n’a pas été évoqué, tout laisse penser que ce candidat mystérieux n’est personne d’autre que Souleymane Tapsoba du MPP qui aurait les faveurs du Larlé Naaba ; chose que ce dernier réfute.
Hugues Richard Sama
Encadré
L’article 257 du code électoral
Lorsque l’élection est annulée ou que, pour toute autre cause, le maire ou ses adjoints ont cessé leurs fonctions, le conseil est convoqué au complet pour procéder à leur remplacement dans le délai de quinze jours. Toutefois, il pourra statuer si les 2/3 de ses membres sont présents ou représentés. Aucun conseiller ne peut détenir plus d’une procuration à la fois.