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© aOuaga.com par A.O
Tentative de coup d`Etat en Turquie : conférence de presse de l`ambassadeur de Turquie au Burkina Lundi 18 juillet 2016. Ouagadougou. L`ambassadeur de Turquie au Burkina, Tufan Korkut, a animé une conférence de presse sur la tentative de coup d`Etat survenue dans son pays le 15 juillet dernier |
Suite au coup d’Etat avorté en Turquie dans la nuit du 15 au 16 juillet 2016, l’ambassadeur de Turquie au Burkina, Korkut Tufan, a animé une conférence de presse le 18 juillet dernier. Face aux Hommes de médias, il a non seulement expliqué les tenants et les aboutissants de ce putsch, mais aussi fait l’état des lieux des conséquences qui en découlent.
Le bilan s’alourdit en Turquie après le coup d’Etat raté, dans la nuit du vendredi 15 au samedi 16 juillet 2016. Selon l’ambassadeur de Turquie au Burkina, Korkut Tufan, plus de 190 personnes ont été tuées et plus de 1 400 blessées pendant le putsch. Face aux Hommes de médias dans la matinée du 18 juillet dernier, il a révélé que plus de 6 000 personnes ont été arrêtés à travers la Turquie pour leur soutien à la tentative de putsch. Parmi les suspects placés en garde à vue, figurent des militaires de rang, des officiers, des généraux de l’armée et des magistrats. Revenant sur les tenants et les aboutissants de cette tentative de coup d’Etat, l’ambassadeur de Turquie au Burkina, Korkut Tufan, a indiqué que celle-ci a été manigancée par l’organisation terroriste de l’imam Gülen (FETO). « Notre gouvernement a en permanence dénoncé les motivations réelles de ce groupe terroriste et de son chef, Fethullah Gülen, à tous ses alliés et partenaires », a-t-il fait savoir.
Les médias ont essuyé le courroux des putschistes
Pour lui, ce coup d’Etat qui s’apparentait à un suicide de la part des putschistes, n’a pas été orchestré par toute l’armée turque, mais une fraction proche de Fethullah Gülen. « Ils (NDLR : la fraction) étaient au courant qu’il allait y avoir un conseil militaire en début août. A ce conseil, ils savaient qu’ils allaient être démis de leurs fonctions et poursuivis. Cela ressemble à une tentative suicidaire car ce coup d’Etat n’allait pas marcher. Ils n’avaient pas l’appui de la population et de l’armée (…). Cela ressemble un peu à ce qui s’est passé au Burkina car ce n’est pas l’armée toute entière qui était contre la Transition, mais une fraction de l’armée », a-t-il souligné, avant de saluer l’armée loyaliste turque qui, avec le peuple, a résisté face aux putschistes. « C’est l’attentat (NDLR : coup d’Etat) qui a fait le plus de morts dans l’histoire de la Turquie (…). Des gens se sont couchés devant les chars des putschistes. Certains ont été écrasés par les chars », a-t-il rappelé. Comme au Burkina, le diplomate Korkut Tufan a relevé que les médias turcs, dans leur ensemble, ont essuyé le courroux des putschistes. « Les terroristes ont essayé de diffuser leur message en prenant le contrôle des studios de la télévision d’Etat (TRT) et en attaquant les médias privés », a-t-il dit. Cela n’a pas trop duré car les médias, dans leur ensemble, a-t-il fait remarquer, ont condamné ce putsch. A son avis, c’est ce qui a contribué inéluctablement à faire échec à ce putsch. Cette page triste tournée, l’ambassadeur de Turquie au Burkina, Korkut Tufan, pense que le sort réservé aux putschistes relève désormais de la Justice. « Tous les responsables seront jugés et le verdict sera connu », a-t-il précisé. Toutefois, au delà des conséquences économiques que ce putsch pourrait avoir sur le pays, le diplomate Korkut Tufan espère que ce coup d’Etat avorté ouvrira les portes d’une Turquie nouvelle. « Ce qui nous fait mal nous renforce davantage. On a vu le cas au Burkina où, après le coup d’Etat, il y a eu des élections démocratiques. On espère que cela va renforcer la cohésion au sein du peuple turc », a-t-il souhaité. Mais qui est donc, la bête noire du président turc, Recep Tayyip Erdogan ? A-t-il des ramifications au Burkina ? A toutes ces questions, le diplomate Korkut Tufan répond : « Aucune idée. Car, Fethulla Gülen est originaire de la Turquie. Il vit depuis 1999 aux Etats-Unis d’Amérique. Il a des institutions scolaires un peu partout en Afrique, surtout au Burkina ». C’est pourquoi, il a appelé le peuple burkinabè à plus de vigilance envers l’institution de Fethulla Gülen.
Mamouda TANKOANO
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