L’ambassadeur de France au Burkina, Gilles Thibault a célébré ce jeudi 14 juillet 2016 à Ouagadougou le 227e anniversaire de la prise de la Bastille, la fête nationale française. Au cours de la soirée à laquelle ont pris part le Premier ministre Paul Kaba Thiéba et plusieurs personnalités burkinabè, le diplomate a fait ses adieux au Burkina après trois années de mission. « Il n’y aura pas de lenga pour moi aussi » a-t-il laissé entendre devant ces invités d’un soir. Cocktail, allocution de l’ambassadeur et exécution du Ditanyè et de la Marseillaise ont constitué les temps forts de cette soirée mondaine tenue à la Résidence de France.
« Je suis aussi très ému, car c’est le dernier 14-juillet que je passe en votre compagnie, dans le cadre de ma mission d’ambassadeur. Je quitterai donc bientôt Ouagadougou, après trois belles années au service de l’amitié franco-burkinabè, des années passionnantes, parfois d’une vibrante et douloureuse intensité, mais aussi pleines d’instants précieux que j’emporte avec moi, comme autant de joyaux », a affirmé l’ambassadeur au début de son allocution en signe d’adieux.
Dans ses propos, le diplomate français a saisi l’occasion pour dresser le bilan de ses trois années (2013-2016) passés en tant qu’ambassadeur, de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 au scrutin couplé du 29 novembre 2015 en passant par la Transition et le coup d’Etat manqué du 16 septembre 2015.
Pour lui, « la manière dont le pays a triomphé de tous ces périls, constitue assurément une belle source d’espoir et d’inspiration, d’autant que la Transition a réussi magistralement l’essentiel : l’organisation, dans le calme, des élections présidentielle et législatives ».
Tout en remerciant tous les acteurs burkinabè pour leur contribution pour le retour du pays à l’ordre constitutionnel, Gilles Thibault a rendu un hommage aux martyrs de l’insurrection et de la résistance au coup d’Etat. « Les idéaux pour lesquels ils sont tombés, doivent triompher et ils triompheront » a-t-il insisté.
Abordant les défis et les perspectives du Burkina, le diplomate en fin de mission a fait savoir que la justice, le développement, la sécurité et la bonne gouvernance constituent les domaines dans lesquels le peuple burkinabè a de sérieuses attentes.
« Les élites, les élus et tous les serviteurs de l’Etat se doivent donc, plus que jamais, d’être exemplaire. Il leur faut se mobiliser ensemble, en faveur des plus pauvres et agir pour mettre fin, là où il en reste, aux rentes indues et aux prébendes, qui sont autant de freins au développement. Les défis, je le disais sont considérables : la promotion de l’intégrité, l’indépendance et l’effectivité de la justice, la formation, l’emploi des jeunes, la valorisation des femmes dans la société, sont autant de besoins impérieux et légitimes. Nul ne peut plus les ignorer » a-t-il dit.
Mais le diplomate a promis que la France sera toujours aux côté des Burkinabè tout en plaidant sa cause à l’international. Aussi, il a indiqué que son pays sera présent à la conférence des donateurs bientôt organisée à Paris par le Burkina et à l’en croire cette conférence sera un succès si toutes les parties jouent pleinement leur rôle.
Par ailleurs sur le plan sécuritaire, Gilles Thibault a révélé que l’Hexagone renforcera sa coopération en matière de renseignement, de formation et d’équipement des forces de défenses et de sécurité. Pour ce dernier, avec la mutualisation des forces, le pays tout comme les autres nations viendront à bout de « la vague djihadiste ».
« Au terme de mon séjour, je me dois de saluer encore le sens du dialogue, l’amour de la paix et la persévérance des Burkinabè, mais aussi leur générosité, leur ingéniosité et leur hospitalité » a conclu celui qui laissera sa place à Xavier Lapeyre de Cabanes, son successeur.
Alpha Barry, le ministre burkinabè en charge des Affaires étrangères a affirmé que le 14-juillet, « ce classique » est une occasion pour les deux pays de célébrer l’excellence de leur relation et de leur amitié qui perdurent depuis 1960, année de l’indépendance.
« Ce sont des amis mais ils sont aussi nos partenaires et c’est l’occasion pour nous de dire à quel point nous comptons sur la France pour non seulement relever le défi sécuritaire auquel on fait face mais également pour relever le défi de la relance économique du pays avec la conférence des donateurs qui va se tenir à Paris d’ici la fin de l’année pour recueillir des ressources additionnelles en vue de financer le plan national de développement économique et social » a précisé le chef de la diplomatie burkinabè.
En rappel, c’est en septembre 2013 que Gilles Thibault a débuté sa mission d’ambassadeur au Burkina Faso.
Dimitri Kaboré
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