Le traditionnel point de presse a eu lieu le jeudi 14 juillet 2016 à Ouagadougou. Au menu des échanges, le ministre de l’Urbanisation et de l’Habitat, Maurice Dieudonné Bonanet s’est prononcé sur la politique d’urbanisation et d’assainissement dans les villes.
Le gouvernement burkinabè veut faire face aux problèmes d’urbanisation qui touchent, au quotidien, la population des grandes villes du Burkina Faso. C’est du moins, l’un des défis du ministère de l’Urbanisation et de l’Habitat. Le premier responsable de ce département, Maurice Dieudonné Bonanet a dévoilé cette ambition, au cours du point de presse du gouvernement du jeudi 14 juillet 2016, dans la capitale burkinabè. Pour le ministre, parler d’urbanisation au Burkina Faso, c’est parler de son développement. A l’en croire, l’urbanisation est l’augmentation progressive des populations vivant dans les milieux reconnus comme villes. La présence et l’augmentation des effectifs des populations, selon lui, créent des exigences du point de vue de la satisfaction des besoins pour le bien-être des citadins en termes de logement, d’emploi, de services urbains de base (transport urbain, éducation, santé, gestion des déchets …). « Les enjeux du secteur de l’urbanisme et de l’habitat découlent des fortes attentes des populations des villes en matière d’environnement urbain adéquat et favorable à l’épanouissement des hommes et à la réalisation de leurs activités », a indiqué Maurice Bonanet. Ce qui doit se traduire, pour le ministre de l’Urbanisation et de l’Habitat, par la viabilisation conséquente des zones aménagées et des zones d’habitation et par la constructions de logements décents. M. Bonanet a reconnu qu’il a eu des abus dans le passé. De son avis, dans le secteur, plusieurs projets exécutés dans l’urgence n’ont pas permis de générer les changements qualitatifs attendus et souhaités. A titre d’exemple, il a fait savoir que les lotissements réalisés à ce jour n’ont pas permis d’atteindre une satisfaction reconnue des citoyens ( manque de viabilisation des quartiers lotis). Il a laissé entendre que son département va travailler pour un minimum d’équité dans l’aménagement et la viabilisation. Car a-t-il dit, on ne peut pas comprendre que Ouaga 2000 situé à côté de Karpala soit viabilisé alors que Karpala non.
Répondre aux besoins des citadins
Et de renchérir que la politique de construction des logements sociaux n’a non plus répondu aux attentes réelles de ceux qui sont dans le besoin. Au niveau du programme présidentiel, il a signifié que les enjeux de l’urbanisation du Burkina Faso ont été bien campés « en témoignent de l’attention et l’intérêt majeur que les plus hautes autorités accordent au secteur ». Avant d’ajouter que c’est une chance et opportunité qui vont contribuer à consolider les bases nécessaires au développement du secteur. « Nous sommes à pied d’œuvre pour faire émerger les actions efficaces et pertinentes pour changer véritablement les choses », a affirmé le ministre. A ce titre, Maurice Dieudonné Bonanet a dit vouloir d’abord réussir la mise en cohérence des projets exécutés par l’ensemble des acteurs de la ville. Pour cela, il envisage l’élaboration d’une stratégie conséquente pour la production des logements sociaux, l’élaboration d’un programme de viabilisation des quartiers lotis et opérer le rattrapage urbain conséquent pour mettre les quartiers de Ouagadougou au même niveau. L’ensemble de ce processus a permis, entre autres, d’établir un programme d’activités qui a identifié des priorités, a-t-il soutenu. On peut citer, entre autres, la viabilisation des quartiers (déjà entamée), l’exécution de 100 km à Ouagadougou et 50 km à Bobo-Dioulasso, la validation en cours du nouveau programme de construction des logements sociaux, la poursuite du programme d’aménagement des communes rurales. Sur l’occupation anarchique du domaine public et des constructions non autorisées, le ministre a annoncé qu’après l’installation des conseils municipaux des mesures de répression seront prises pour discipliner les acteurs du domaine.
Un forum urbain en vue
Il envisage l’organisation d’un forum urbain national à Bobo-Dioulasso, qui d’après lui, sera une opportunité de réunir tous les acteurs autour d’une table. Au cours du point de presse, les journalistes ont évoqué les questions d’actualité. Il s’est agi de la séquestration des journalistes à l’abattoir d’ânes à Balolé situé à Tanghin-Dassouri. A ce propos, le ministre en charge de la communication et porte-parole du gouvernement, Remis Fulgance Dandjinou a demandé le respect strict de la loi. Les uns et les autres seront mis devant leurs responsabilités, a-t-il martelé. Sur la question de l’abattage des ânes, pour lui il y a nécessité d’agir. « 45 000 ânes ont été abattus en moins de 6 mois au Burkina Faso sur un cheptel d’un million d’espèces », a-t-il insisté.
Boudayinga J-M THIENON