L’artiste slameur Elifaz donnera le 22 juillet prochain un spectacle au centre culturel français de Ouagadougou. Au cours de cette soirée, Elifaz proposera au public un voyage musical. Un mélange de styles où il ose des combinaisons improbables pour un métissage créatif. Avant son chaud, nous avons rencontré l’artiste.Entretien.
Ça fait combien de temps que tu es humoriste chanteur?
Je suis humoriste, slameur et chanteur depuis 2008. Mais j’ai développé le volet humour il y a de cela un an. Sinon c’était beaucoup plus le slam et le chant.
Ce n’est pas un peu trop, slam, humour, chant…?
Un peu trop ? Non, car au départ mon slam était comique. Les gens ne comprenaient pas trop. Et c’est quand j’ai développé ce volet humoristique qu’ils ont compris en réalité pourquoi je faisais ce genre de slam.
Combien d’albums as-tu à ton actif?
C’est un album de façon officielle. Le second va sortir cette année dans le mois de novembre.
On pourrait avoir le titre de ces deux albums?
Oui! Le premier album s’intitule « conquérant ». Il comporte 12 titres très riches de messages et de rythmes. Le deuxième qui va sortir bientôt s’intitule « voyage ».
Pourquoi « voyage »?
« Voyage » parce que quand j’ai sorti le premier disque, c’est allé un peu vite. Et cette fois ci, l’Institut français m’accompagne. Avec cet album on va développer d’autres sonorités à savoir : les sonorités du Benin, du Burkina, du Mali et du Niger.
Pourquoi avoir choisi le Burkina-Faso pour évoluer dans ta carrière?
J’étais venu sur un festival ici et j’ai constaté que l’accueil était vraiment bien. Donc j’ai décidé d’y rester.
Artiste béninois vivant au Burkina Faso, on s’en sort ?
Oui!
Est-ce que les artistes burkinabés coopèrent facilement?
Oui, ça va très bien avec les autres artistes. D’ailleurs on s’appelle tout le temps. A chaque fois qu’il y a des événements, on est ensemble et on se soutient. Je pense que c’est le milieu dans lequel il y a encore un peu de solidarité comparé aux autres corps où c’est chacun dans son coin.
On sait que dans le milieu du showbiz, il y a des peaux de bananes. Comment gères-tu cela?
Moi, je pense que ça fait parti du jeu, parce que je le prends comme un jeu. Donc les peaux de bananes c’est pour nous permettre de grandir et de mûrir. Donc quand ça arrive, je sais comment m’y prendre et pouvoir avancer.
Aujourd’hui, quels sont tes projets?
Mes projets, c’est d’abord cet album-là (Voyage) , le finir, le sortir et vraiment faire connaitre le slam hors de mon pays. Ce que je fais déjà. Et au-delà de ça, vendre le slam africain. Parce que c’est vrai, on ne peut pas vendre autre chose à l’européen que notre culture. A travers donc cela, c’est de pouvoir vendre la culture africaine.
Pour terminer…
Déjà c’est de vous remercier énormément et demander aux à la population de croire en nous, en ce que nous faisons. Ce n’est pas facile d’être artiste en Afrique et de vivre de son art. On ne va pas vous décevoir car vous aurez toujours de la bonne musique. Merci beaucoup.
Florence Bayala