Le vendredi 1er juillet 2016, le ministre de l’Eau et de l’Assainissement, Niouga Ambroise Ouédraogo, et le directeur général de l’Agence d’Exécution des Travaux Eau et Equipement Rural (AGETEER), Ousmane Nacro, étaient en visite sur le chantier des travaux de confortement et de réhabilitation du barrage de la Comoé à Moussodougou. Objectif : constater le niveau d’exécution du projet et surtout envisager la relance des travaux en arrêt depuis une année pour non-paiement d’arriérés de factures.
Aucun vrombissement de machine. Aucune trace fraiche d’engin. Le temps semble figé, le silence est pesant, un air d’abandon règne sur les lieux. Et pourtant, nous sommes sur le site des travaux de réhabilitation et de confortement du barrage de la Comoé. Un projet dont la complexité, la précision et l’efficacité  traduisent  l’envergure des travaux dont le but est  d’empêcher la rupture du barrage en proie à des fuites d’eau sous l’action d’une érosion interne.  
Une opération d’une délicatesse digne de la chirurgie réparatrice : le fonçage d’un rideau de palplanches métalliques sur toute la longueur de la zone de faiblesses (392 m dont 297 m en rive gauche et 95 m en rive droite du barrage). Le tout devant être complété par des injections d’étanchéité et de compactage pour consolider la fondation sous le barrage.  
Voilà donc l’important  projet de confortement et de réhabilitation  qu’exécute l’AGETEER, maître d’ouvrage délégué, en partenariat, d’une part, avec deux entreprises marocaines : NOVEC  pour la mission de contrôle et SGTM pour les travaux,  et d’autre part,  avec un cabinet burkinabé, IFEC, en charge de l’assistance technique à l’AGETEER.  
D’un coût global  de 14 792 381 731F CFA, le chantier, démarré  le 21 mai 2013 pour un délai d’exécution huit (8) mois hors hivernage,  est à l’arrêt depuis le 8 juillet 2015.  En cause : des arriérés de paiement de 2,3 milliards de F CFA. 
Exécutés  à hauteur de  85%,  les travaux  ont atteint un niveau de résultats satisfaisants : « Les fuites d’eau  sont pratiquement arrêtées à 75, 80%. Toutes les zones basses qui s’étaient développées sous les fondations sont essentiellement comblées  avec du mortier pour les consolider et il  ne reste quelques travaux qui ne  représentent que  15% », a expliqué le  directeur du bureau d’étude IFEC,  Adama Nombré. 
Pour le  DG l’AGETEER, Ousmane Nacro,  « cette visite permet au ministre de pouvoir toucher du doigt les réalités et  les problèmes rencontrés sur ce site, mais aussi de cerner davantage l’importance du barrage pour les populations de Banfora et des localités  environnantes ». Aussi espère-t-il que cette immersion dans le chantier augure une relance des travaux et  permettra au ministre de mieux plaider  en faveur de l’obtention de moyens financiers nécessaires à l’aboutissement du projet.    
Déjà, des rencontres avec des responsables du ministère de tutelle  sont en vue afin de « mobiliser les ressources nécessaires  pour que l’AGETEER puisse non seulement  payer ses arriérées mais aussi honorer  les factures  pour l’achèvement du chantier », s’est réjoui le patron de l’AGETEER.  
« A la date d’aujourd’hui, nous avons pu constater  que l’essentiel des travaux a été exécuté. Il y a eu plus de peur que de mal », a déclaré pour sa part le ministre de l’Eau et de l’Assainissement avant de promettre la reprise des travaux courant 2016. Une annonce accueillie avec grand soulagement par les populations de Moussodougou présentes à la visite. 
Isidore Coulibaly
 
 
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