Le Conseil national de la modernisation de l’administration a tenu, le 12 juillet 2016, à Ouagadougou, une session ordinaire. L’objectif de cette rencontre a été de faire le point sur la politique 2015-2018 de modernisation de l’administration afin de relever les difficultés rencontrées, pour une Fonction publique plus performante. A l’issue de cette rencontre, le Premier ministre, Paul Kaba Thiéba, accompagné de certains ministres dont celui en charge de la Fonction publique, Clément Sawadogo, et celui en charge de la Communication, Rémis Fulgance Dandjinou, a animé un point de presse. Au cours des échanges avec les Hommes de médias, il est revenu sur les politiques mises en œuvre par le gouvernement pour une gestion transparente et une administration efficace.
Répondant à une question sur la transparence dans les nominations, le Premier ministre, Paul Kaba Thiéba, a pris l’exemple sur la nomination du Directeur général de la Caisse nationale de sécurité sociale, Lassané Sawadogo, entre-temps décriée par l’Opposition politique. « Pensez-vous que moi, en tant que chef du gouvernement, je peux aller m’arrêter devant le parlement, dire que c’est zéro tolérance et ensuite aller nommer quelqu’un qui a été condamné, à un poste aussi stratégique où on gère la retraite des honnêtes travailleurs burkinabè » ? Voilà la réponse sous forme de question du Premier ministre aux journalistes. Et de demander encore à l’assistance : « Vous pensez que je suis assez fou pour le faire ? » A l’entendre, si Lassané Sawadogo a été nommé à ce poste, c’est parce qu’il n’y a jamais eu de poursuites judiciaires contre lui, encore moins de condamnation. La contestation de la nomination, pour lui, est venue de l’Opposition qui, d’ailleurs, l’a faite sans preuves. « Amenez-moi un papier qui dit qu’il est condamné et nous en tirerons les conséquences », a-t-il lancé avec assurance avant de décrier le fait que l’Opposition ait jeté le nom du DG en question en « pâture», sans aucune preuve. « J’aime bien la démocratie et je suis content de vous voir, vous les Hommes de médias, car cela témoigne de la vivacité de la démocratie. Mais il faut quand même observer un minimum de déontologie en démocratie. Il ne faut pas que nos opposants jettent le nom des gens comme ça, parce qu’ils n’ont pas d’arguments. Il faut que nos opposants soient vraiment à la hauteur de notre démocratie et s’ils nous attaquent, qu’ils le fassent sur des faits mais pas avec des allégations de ce genre », a martélé Paul Kaba Thiéba.
« Le principal enjeu, c’est de moderniser notre administration »
C’était lors du point de presse que ce dernier a animé à l’issue de la session ordinaire du Conseil national de la modernisation de l’administration, le 12 juillet dernier. Selon lui, sur la question des nominations qui participent à une gestion saine de l’administration, tout le gouvernement est sensibilisé et les CV sont passés au peigne fin. C’est également pour cette gestion efficace de l’administration que l’ensemble des acteurs se sont rencontrés pour faire un bilan d’étape de la mise en œuvre du Plan de modernisation de l’administration burkinabè. Une manière, a-t-il spécifié, de relever les difficultés rencontrées afin d’y apporter des solutions pour qu’à terme, le processus soit un succès. « Le principal enjeu, c’est de moderniser notre administration », a soutenu Paul Kaba Thiéba. Cela aura l’avantage de faciliter les procédures et de mettre en contact tous les agents de l’Etat au niveau central et déconcentré, sans pour autant fournir trop d’efforts. En outre, a estimé le Premier ministre, les Burkinabè attendent un service de qualité et pour cela, il faut que les agents soient à la hauteur de la demande. Les 5 axes stratégiques pour y arriver sont l’amélioration de l’efficacité et de la qualité de l’administration, la valorisation et le renforcement des capacités des ressources humaines de l’administration, la promotion de l’accessibilité et de la transparence dans l’administration publique, la promotion d’une administration électronique et la promotion d’une déconcentration au service d’une décentralisation plus effective et porteuse de développement local.
Adama SIGUE