Chères adolescentes,
La commémoration de la journée mondiale de la population 2016 sous le thème « investir dans les adolescentes », m’offre l’agréable opportunité de vous souhaiter à toute une bonne fête. Je me réjouis que le Burkina Faso se joigne à la communauté internationale pour célébrer cette journée afin d’attirer l’attention sur l’urgence et la nécessité d’investir dans les adolescentes, une frange vulnérable de notre population.
Les maux qui assaillent les adolescentes sont nombreux. Il s’agit entre autre : des mutilations génitales féminines, du mariage précoce, de l’analphabétisme, de la déscolarisation, des grossesses précoces et non désirées, des avortements clandestins et à risques. Ces maux, affectent le plein épanouissement des adolescentes, le développement de leur plein potentiel, et partant leur participation au développement socio-économique.
Au Burkina Faso, alors que la place de nombreuses adolescentes devait être dans les écoles, les centres de formations professionnelles en vue de préparer de manière sereine leur avenir, on observe malheureusement que certaines d’entre elles affrontent trop tôt les contraintes de la maternité précoce. En effet, les adolescentes de 15 à 19 ans contribuent pour 11% de la fécondité totale.
C’est pourquoi, je lance un appel pressant aux autorités politiques, aux partenaires techniques et financiers, aux acteurs de la société civile, d’œuvrer dans une synergie d’actions à :
· Renforcer l’accès aux informations et aux services de santé de la reproduction y compris la contraception au profit des adolescentes. Ceci afin de réduire le nombre de grossesses non désirées, les cas d’infection sexuellement transmissibles, y compris le VIH, et de l’incidence des décès liés aux complications de la grossesse et l’accouchement
· Lutter contre le mariage des enfants
· Lutter contre toutes les formes de discrimination à l’égard des adolescentes
· Offrir des opportunités d’éducation et de formation aux adolescentes leur garantissant à terme des perspectives d’emploi.
J’invite par ailleurs le gouvernement à :
1. Intégrer l’éducation sexuelle dans les écoles et centres de formation comme s’y est engagé le premier ministre dans son discours de politique générale ;
2. Réduire les obstacles financiers empêchant l’accès des adolescentes et plus généralement des jeunes aux services de santé sexuelle et de la reproduction ;
3. Doter les infirmeries des établissements scolaires en personnels qualifiés pour la prise en charge globale des besoins des adolescent (e)s et jeunes en santé sexuelle et de la reproduction ;
4. Aménager des espaces aux seins des formations publiques dédiées à la prise en charge de la santé des adolescents et des jeunes et veiller à une plus grande intégration de services dans toutes les formations sanitaires;
5. Dynamiser dans les meilleurs délais les centres jeunes situés dans les différentes régions du pays et œuvrer à leur fonctionnement optimum par des équipements adaptés et du personnel qualifié.
Investir dans les adolescentes aujourd’hui c’est préparer un présent et un futur pleins de promesses et d’opportunités de croissance économique, sociale et politique pour toute la nation. Car, c’est préparer une composante essentielle de notre nation à jouer pleinement son rôle d’actrice politique, économique et sociale aux côtés des autres acteurs de développement du pays.
Bonne fête à toutes les adolescentes du Burkina Faso
Je vous remercie
Zitibmi Albert YAMEOGO
Chevalier de l’Ordre National
Président National de l’ABBEF