Peu après son arrivée à Niamey pour participer au sommet du Conseil de l’Entente, le Président du Faso S.E.M. Roch Marc Christian KABORE a rencontré la communauté burkinabè vivant au Niger le dimanche 10 juillet 2016.
A cette rencontre avec le chef de l’Etat, c’est le président de l’Association des Burkinabè du Niger (ABN), Monsieur Etienne OUOBA qui a été le premier à prendre la parole. Il a, au nom de toute la communauté, remercié le Président du Faso pour avoir accepté rencontrer les burkinabè vivant au Niger malgré un calendrier très chargé.
Il a ensuite félicité le chef de l’Etat pour sa brillante élection à la tête de l’Etat burkinabè. Selon Monsieur OUOBA, la diaspora du Niger suit de près l’actualité au pays et suite aux attaques terroristes du 15 janvier 2016 et celles perpétrées aux frontières, les Burkinabè du Niger manifestent leur solidarité aux familles des différentes victimes de ces attaques. Le président de l’ABN a aussi émis des doléances auprès du Président du Faso. Il s’agit de l’acceptation de la carte d’identité consulaire par la police nigérienne et la suppression des tracasseries policières sur la route, la reprise des missions consulaires, la réfection de la route Ouagadougou-Niamey en sa partie burkinabè, le vote des Burkinabè de l’étranger, l’érection du consulat général du Burkina à Niamey en ambassade.
Prenant à son tour la parole, l’ambassadeur du Burkina au Mali avec compétence sur la Guinée Conakry et le Niger, le Général Kodjo LOUGUE a indiqué que les Burkinabè au Niger sont estimés à huit cent mille personnes et sont la plupart des fonctionnaires internationaux, des travailleurs du secteur informel, des petits commerçants, des religieux, des élèves, des étudiants, etc. L’Ambassadeur LOUGUE a également transmis une préoccupation : le consulat bénéficie d’un terrain depuis 4 ans mais est toujours en location.
Avant de répondre aux préoccupations de ses compatriotes vivant au Niger, le Président du Faso les a d’abord remerciés pour l’initiative prise de louer une salle pour le rencontrer dès qu’ils ont appris sa venue à Niamey. Pour le Président KABORE, cela témoigne du dynamisme de leur association.
Roch Marc Christian KABORE a ensuite fait part aux Burkinabè du Niger, l’état de la situation nationale au pays. « Grace à l’action des Burkinabè de l’intérieur et de l’extérieur, nous sommes sortis d’une Transition pour parvenir à une vie constitutionnelle normale. Cette situation depuis lors se stabilise », a confié le chef de l’Etat. Il a expliqué être parvenu au pouvoir dans un contexte difficile et avec des problèmes divers dans les domaines de la santé, de l’éducation, de l’eau potable, du développement et de modernisation de l’agriculture et de l’élevage, de l’énergie, des infrastructures.
Sur le plan politique, le Président du Faso a informé ses compatriotes du Niger, de la mise en place d’une Commission constitutionnelle qui doit permettre de passer à une Vè République qui doit « fermer » toutes les « portes » des insuffisances de la IVè République. Il a également fait part de la mise en place du Haut Conseil pour la Réconciliation et l’Unité nationale (HCRUN) qui doit travailler sur 5000 dossiers de 1960 à nos jours. Le chef de l’Etat a aussi évoqué tous les dossiers en cours d’instruction dont celui du putsch manqué et de l’insurrection populaire et son souhait est que ces différents dossiers soient jugés avant la fin de l’année. Toujours sur le plan politique, le Président du Faso a fait cas des élections municipales qui ont été émaillées par des violences avec mort d’hommes. Une situation que le chef de l’Etat a déplorée et condamnée car pour lui, les conseils municipaux sont des espaces pour unir les efforts pour le développement. La récurrente question des Koglwéogo est également revenue et le Président du Faso a réitéré sa volonté de voir ces groupes d’auto défense agir en conformité avec les lois de la République. Le Président du Faso a évoqué sa récente rencontre avec le chef de file de l’opposition et la décision de se rencontrer tous les 6 mois pour parler des questions d’intérêt national.
Sur le plan de la relance économique, le Président KABORE a fait part du paiement de la dette intérieure et de la mise en œuvre du Programme national de développement économique et social (PNDES). Selon le Président du Faso, ce programme a besoin d’un financement de 2000 milliards de FCFA par an.
Répondant aux préoccupations des compatriotes et sur le plan des contrôles sur les axes routiers, le Président du Faso a reconnu qu’ils sont normaux au regard du contexte actuel marqué par une grande insécurité. Au sujet de la réhabilitation de la route Koupéla-frontière du Niger, les financements sont trouvés. Quant au vote des Burkinabè de l’étranger, le chef de l’Etat a indiqué que cela n’est plus un objet de débat car c’est un engagement pris de faire voter les Burkinabè de l’étranger en 2020
Le ministre des Affaires étrangères de la Coopération et des Burkinabè de l’Extérieur, Monsieur Alpha BARRY a promis plaider pour que la carte d’identité consulaire soit reconnue. Au sujet de l’érection du consulat du Burkina au Niger en ambassade, le ministre BARRY a indiqué qu’il n’y a pas de raison que cela ne soit pas possible au regard des relations qui existent entre les deux pays. Au sujet du vote des Burkinabè de l’étranger, le ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères, de la Coopération et des Burkinabè de l’Extérieur, chargé de la Coopération régionale et des Burkinabè de l’Extérieur a exhorté les Burkinabè de la diaspora du Niger à s’impliquer pour la réussite du processus en s’inscrivant massivement sur les listes électorales.
A l’issue de la rencontre, le chef de l’Etat a invité ses compatriotes à toujours être des ambassadeurs du Burkina dans leur pays d’accueil et toujours véhiculer des valeurs de solidarité d’honnêteté, de travail, de discipline qui ont toujours caractérisé les Burkinabè.
La Direction de la Communication de la Présidence du Faso