La marche était trop haute. Le beau parcours de la France à l’Euro 2016, a pris fin face au Portugal le dimanche 10 juillet au stade de France, après une défaite de un but à zéro. En effet, le Portugal vient d’inscrire son premier Euro à son palmarès, 12 ans après sa défaite contre la Grèce en finale à domicile, alors que Christiano Ronaldo, n’avait que 18 ans à l’époque. Aujourd’hui la SELEÇAO savoure sa revanche sur l’histoire. Blessé à la 25e mn suite à un choc avec Dimitri Payet, Ronaldo aurait aimé être incontestablement l’élément catalyseur de cette victoire face à une équipe de France qui, pourtant, était favorite sur le papier et déterminée à remporter son troisième titre. Malheureusement pour lui, le sort s’est joué autrement. Mais, on le sait, il s’est réjoui de cette combativité de ses coéquipiers restés sur le terrain et qui en ont été récompensés. En tout cas, cette victoire des Portugais vient rappeler le proverbe selon lequel « Il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué ». Ayant tiré les leçons de son échec en finale de l’Euro qu’il a organisée, il y a de cela douze ans face à la Grèce, le Portugal, après une longue période de résultats décevants, dispose depuis le début des années 2000, d’une des meilleures sélections d’Europe. C’est dire si cette victoire n’est pas le fait du hasard. Cette équipe portugaise, grâce à son collectif, a su constituer un mur infranchissable face aux poulains de Didier Deschamps. Ainsi donc, arrivé presqu’en catimini en France, l’équipe du Portugal en est repartie auréolée de gloire.
Tout s’est terminé sans casse et c’est à l’honneur de la France
Le duel tant attendu entre Français et Portugais aura donc finalement tourné à l’avantage des seconds. Les Bleus n’ont sans doute pas su gérer leurs efforts. Car, déjà victorieuse de l’Euro 1984 et du Mondial 1998, organisés chez elle, la France est la seule sélection au monde à se retrouver dans cette situation. Invaincus depuis dix-huit matchs en compétition officielle sur son sol (cinq à l’Euro 1984, sept au mondial 1998 et six cette année), les Bleus n’avaient plus perdu chez eux en phase finale depuis 1960 (0 -2 contre la Tchécoslovaquie, match pour la troisième place de l’Euro). Ils viennent donc de connaître leur première déconvenue sportive. Et cette défaite face à une froide équipe portugaise, va certainement constituer une expérience non négligeable pour l’avenir. Mais après tout, la France n’a pas démérité. Elle qui a su faire vibrer et rêver toute une nation qui a cru en elle jusqu’au bout. Mais comme il faut bien un gagnant à cette ultime étape de la compétition, les dieux du football ont souri à la SELEÇAO. La France a perdu, certes. Mais on peut lui savoir gré d’avoir relevé le défi sécuritaire. Dans un contexte de menace djihadiste, tout s’est terminé sans casse et c’est à l’honneur de la France d’avoir pu assurer la sécurité des joueurs et des spectateurs. La fête fut tout simplement belle.
Seydou TRAORE