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Traque aux caïmans à Djibo : les populations ont décidé de venger la victime
Publié le lundi 11 juillet 2016  |  L`Observateur Paalga




Depuis le décès du garçon de 10 ans, Aboubacar Maiga par suite de morsures du caïman le dimanche 03 juillet 2016 dernier les populations fortement mobilisées ont décidé de traquer l’animal jusqu’à son dernier retranchement. Ainsi, 6 jours durant, elles ont passé au peigne fin les eaux de la mare, et c’est le vendredi 08 juillet 2016 qu’il a été capturé et tué, à la grande joie des populations.

Armés de fusils de chasse, de lances, de flèches, et aidés par des motos pompes, les populations ont pris d’assaut la retenue d’eau située au secteur 01 de Djibo. Cette foule déterminée, était composé de chasseurs, de pêcheurs et des badauds venus assister à cette partie de chasse ou de pêche.

La raison de cette détermination, elle est sortie nombreuse pour en découdre avec le caïman qui a causé la mort du petit Aboubacar Maiga. La course-poursuite dans les eaux a duré près d’une semaine. Pendant que la dizaine de motos pompes ronronnaient, et évacuaient l’eau, les pêcheurs dans les pirogues, armés de lances faisaient la ronde doucement sur les eaux.

Les chasseurs, eux, postés aux abords font le feu à chaque fois quand ils pressentent le mouvement de la bête. C’est le même scenario qui se répétait de jour comme de nuit durant les six jours. Mais ce vendredi matin, c’est la fin de la course-poursuite, les pêcheurs las de tournoyer sur les eaux sans cesse ont décidé changer de stratégie, en jetant les filets en certains endroits.

Au bout de quelques heures, le caïman est dans les filets. A l’annonce de la nouvelle, c’est un tonnerre d’applaudissements. Les pêcheurs étaient obligés de l’abattre dans l’eau car celui-ci se débattait à rompre les filets, avant de le trimbaler hors de l’eau.

Les badauds, qui s’impatientaient, ont récupéré la bête et comme un trophée de guerre l’ont soulevé en courant dans toutes les directions. Informées les autorités provinciales avec à leur tête, le haut-commissaire, Mohamed Dah sont venus faire le constat.

Après le départ des autorités, place aux séances photos .Quand la nouvelle s’est répandue en ville, les populations ont convergé sur les lieux et c’était des scènes de liesse. « Enfin, nous sommes libérés. Cela fait des jours que nous attendons ce jour. Cette bête nous a suffisamment traumatisés, maintenant c’est du passé » nous, a confié une dame toute excitée.

Boureima Dicko, un habitant du secteur, s’est dit satisfait de cette bonne action de la population. « Je me réjouis particulièrement de cette action car les populations ont su prendre leurs responsabilités. Ces sauriens ont toujours créé la psychose dans le quartier, mais la dernière fois c’est la goutte d’eau qui a débordé le vase. Nous avons toujours eu peur pour nos enfants, maintenant, nous sommes un peu rassurés » a-t-il affirmé, tout heureux. Dans la soirée, la viande de la bête a été le plat de résistance de certains badauds qui en raffolent.

Au moment où nous bouclions la présente édition, nous avons appris qu’un second caïman (une femelle) a été abattue ; et que la traque se poursuivait.


Harouna Abdoulaye Nass
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