Le Premier ministre, Paul Kaba Thiéba, a inauguré, jeudi 7 juillet 2016 à Bagassi, commune rurale, située dans la province des Balé, la mine d’or de Yaramoko de la société canadienne Roxgold Sanu. La cérémonie a été suivie de la coulée du premier lingot d’or.
Quatre tonnes d’or! C’est la production estimative annuelle qui sortira de l’usine de la compagnie minière canadienne Roxgold, située à Yaramoko (Bagassi), dans la province des Balé. Le lancement de la phase de la production industrielle a eu lieu, le 7 juillet 2016 dans ladite localité, avec la coulée du premier lingot d’or brut d’un poids de 20 kg. La mine de Yaramoko est la 9e mine souterraine d’Afrique de l’Ouest et la 2e mine souterraine du Burkina Faso après celle de Perkoa, comme l’a indiqué le ministre en charge des mines, le Pr Alfa Oumar Dissa. Elle compte également parmi les 20 gisements d’or du monde ayant les plus fortes teneurs avec 15,80 g/t d’or. Selon le Pr Dissa, le gouvernement burkinabè s’est engagé à faire du secteur minier, un moteur de développement socio-économique. Et la mine d’or exploitée par la société Roxgold, à l’entendre, s’inscrit dans le cadre de la concrétisation des actions de promotion d’entreprises, pour dynamiser le secteur. La mine va générer environ 100 milliards de FCFA au profit du budget de l’Etat sur une durée de dix ans. « Cette mine a une possibilité de prolongation de durée de vie, en fonction du résultat des recherches en cours », a convenu le ministre Dissa. Le président directeur-général de Roxgold, John Dorward, a, pour sa part signifié, que grâce à la persévérance et au travail acharné de son équipe, après plusieurs étapes, ils ont pu parvenir à la phase de la production industrielle. Il a relevé que beaucoup d’investisseurs d’autres sociétés minières se demandent comment le projet aurifère de Yaramoko est passé du premier trou de forage à la production industrielle d’or en seulement cinq ans. En outre, l’Etat burkinabè qui a démontré son soutien à la mine détient 10% de son capital. Le Premier ministre, Paul Kaba Thiéba, a soutenu que cette nouvelle mine de Bagassi, d’une teneur exceptionnelle va contribuer à accroître la production d’or du Burkina Faso et à augmenter des ressources fiscales. A l’en croire, le ‘’pays des Hommes intègres’’ produit en moyenne 42 tonnes d’or par an et ce chiffre va passer à 46 tonnes, en attendant que la mine de Houndé dans la province de Tuy soit en exploitation.
Yaramoko, un projet pourvoyeur d’emplois
« L’or est aujourd’hui le principal pourvoyeur de recettes d’exportation de notre pays avec environ 300 milliards de F CFA. Avec l’entrée en production de la mine de Bagassi, la capacité d’exportation va accroître », a indiqué le chef du gouvernement. L’engagement de Roxgold Sanu est d’être une société citoyenne à travers les réalisations sociales et environnementales. En effet, dès la phase d’exploration, elle s’est investie aux côtés des populations de Bagassi et des villages, en consacrant 100 millions de F CFA par an, selon le maire de la commune de Bagassi, Lombote Mihin, pour financer les projets communautaires. Il s’agit, entre autres, de la mise en valeur de terres à potentiel agricole, de l’installation de panneaux photovoltaïques et la construction d’une salle d’hospitalisation au CSPS de Bagassi, la fourniture d’un groupe électrogène à l’hôpital de Boromo et le soutien financier et technique de l’association des femmes de Bagassi pour la production de soumbala et de savon. La société canadienne Roxgold a obtenu son permis en janvier 2015. Le complexe industriel réalisé à Yaramoko, a un coût d’environ 100 milliards de F CFA et va générer plus de 400 emplois directs et aura un impact positif par la création d’emplois indirects. Le ministre en charge des mines, M. Dissa, a exhorté la compagnie à promouvoir la main d’œuvre locale et à respecter strictement les us et coutumes des populations riveraines. Selon lui, les mines doivent constituer un pôle de développement dans les régions et provinces du Burkina Faso. Il a affirmé que du 22 au 24 septembre 2016, son département organisera une manifestation d’envergure internationale sur la Semaine des activités minières d’Afrique de l’Ouest (SEMAO), avec pour thème : « Enjeux et perspectives pour un développement socio-économiques durable au Burkina Faso ». Il a aussi noté que le code minier adopté en 2015 a prévu un fonds de développement local qui appuiera les communautés des mines dans leurs développements socio-économiques.
Afsétou SAWADOGO