Le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, prend part, ce lundi 11 juillet 2016, à Niamey au Niger, à la troisième conférence des chefs d’Etat du Conseil de l’Entente. Plusieurs dossiers dont la mobilisation des ressources financières, les problèmes de sécurité dans la sous-région, le renforcement de la coopération politique entre les pays membres, seront débattus au cours de cette rencontre.
Ce lundi 11 juillet 2016, s’ouvre à Niamey la capitale du Niger, le troisième sommet de la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement des pays membres du Conseil de l’Entente (CE). Le président du Burkina Faso, Roch Marc Christian Kaboré, va participer pour la première fois aux travaux de cette institution sous-régionale ouest-africaine. Comme l’avait confié le secrétaire exécutif du Conseil de l’Entente, le docteur Patrice Kouamé, lors de son audience avec le chef de l’Etat, le 22 avril 2016 à Ouagadougou, le sommet permettra aux chefs d’Etat de se pencher sur les questions sécuritaires dans la sous-région, la dynamisation de la coopération entre les cinq pays membres et d’envisager des sources alternatives de financement des projets du Conseil. De toute évidence, les questions d’actualité seront également à l’ordre du jour. L’arrivée des chefs d’Etat participant à Niamey est prévue ce matin à partir de 9h à l’aéroport international Diori- Hamani. S’en suivront des entrevues à huis clos, avant que le Président de la République du Niger, Mahamadou Issoufou, président en exercice du CE, ne prononce le discours d’ouverture en fin de matinée. La signature d’un "mémorandum Entente" entre le Conseil et le groupe des Etats d’Afrique, des Caraïbes et du pacifique (ACP) va constituer le dernier acte de cette conférence de Niamey. En rappel, le Conseil de l’entente a été créé le 29 mai 1959. Il est ainsi le doyen des institutions sous régionales ouest-africaines. A l’initiative de Félix Houphouët Boigny, quatre chefs d’Etat ont signé l’acte constitutif du Conseil de l’entente. Il s’agit de Hamani Diori du Niger, Maurice Yaméogo de la Haute Volta (Burkina Faso), Hubert Manga du Dahomey (Bénin). Quant au Togo, il a fait son adhésion en 1966. L’histoire du Conseil de l’Entente a connu au cours de son existence deux grandes réformes : en 1973 et 2011. A l’origine, le Conseil de l’entente était un instrument de solidarité financière et diplomatique. Il n’y avait que des réunions de Chefs d’Etat et un Secrétariat général tournant et lié au pays qui assure la Présidence en exercice de la réunion des Chefs d’Etat. La réforme du 8 décembre 1973 fera du CE, une institution internationale et un instrument de solidarité financière et économique.
De la renaissance du Conseil de l’entente
Le conseil sera dotée, le 9 juin 1966 d’une institution financière spécialisée, qu’est le Fonds d’entraide et de garantie de Emprunts du Conseil de l’Entente (FEGECE). La fonction de Secrétaire général du Conseil de l’entente qui s’était éteinte depuis 1970 sera assumée par le plus haut responsable du Fonds appelé « Secrétaire Administratif ». Ce poste, autrefois tournant, devient permanent et est échu à la Côte d’Ivoire. Dès lors, le Fonds jouera le rôle de place incontournable dans la coopération économique des Etats membres. Il sera doté d’un capital de 7,5 milliards de FCFA. Avec la création du Conseil des ministres, le 18 mai 1970, le C E compte alors trois organes : deux organes politiques, à savoir la conférence des Chefs d’Etat appelée, le conseil des ministres et un organe opérationnel qu’est le Fonds. Une période transitoire de 2009 à 2010 a été nécessaire pour préparer la réforme de 2011. En effet, en 1994, les difficultés économiques des Etats avaient poussé les Chefs d’Etat à liquider une partie du capital du Fonds. Le fonctionnement du Fonds reposait sur les intérêts générés par ce capital. Privé de sa première source de revenus et avec l’accumulation des arriérés de cotisation, le Fonds va connaître une descente aux enfers avec à la clé des difficultés à financer les projets et l’arrêt des différents programmes. Ces obstacles vont impacter toute la machine du Conseil de l’entente et va provoquer un arrêt momentané de la tenue des réunions des Chefs d’Etat. Lors de la Conférence des Chefs d’Etat de juillet 2009 à Yamoussoukro, ces derniers ont affirmé leur volonté de dynamiser la structure commune. C’est ainsi que le 5 décembre 2011, la Conférence des chefs d’Etat à Niamey a proclamé la deuxième réforme du Conseil d’entente. Cette réforme lui maintient le statut d’Institution internationale. Elle dote l’Institution d’un Secrétariat exécutif et y détache un contrôleur financier. Elle recadre les domaines d’intervention de l’institution afin de ne pas faire redondance avec les autres institutions sous régionales. La réforme décrète légalement la liquidation du Fonds et fait de son siège à Abidjan, le siège du Conseil de l’entente. Les Etats membres prennent de grands engagements pour doter le C E "rénové", de fonds conséquents afin de l’aider à relever ses nouveaux défis.
Wanlé Gérard COULIBALY
(Envoyé spécial à Niamey)
gerard_coul@yahoo.r