La section du Syndicat national des travailleurs de la santé humaine et animale (SYNTSHA) du Gourma a animé une conférence de presse le 7 juillet 2016 à Fada N’Gourma. Voici la déclaration liminaire lue à cette occasion par le secrétaire général de la section, Moussa Ouédraogo.
Le bureau du SYNTSHA, en considération de sa fonction représentative, a interpellé maintes fois Monsieur le Directeur Régional de la Santé de l’Est, le Docteur Salif SANKARA , concernant sa gestion capricieuse à l’allure suicidaire des différents districts de sa responsabilité, mais les choses, au lieu de s’améliorer, ne font qu’ empirer.
Mesdames et messieurs, le 16 mai 2016, notre syndicat a interpellé le Directeur Régional de la santé par rapport à la mauvaise organisation des différents services dans les districts sanitaires de la région ; mais à notre grande surprise le directeur n’a pris aucune disposition afin de résoudre ses problèmes.
Nous avons des disparités dans la prise en charge des activités organisées dans les districts ; ce qui entraine beaucoup de grognes au sein des agents.
Pour preuve, pendant la Semaine nationale de planification familiale organisée cette année du 9 au 15 mai 2016, il y a eu beaucoup de plaintes dans les districts autour de la prise en charge.
Ces plaintes étaient liées à des disparités de prise en charge dont le diagnostic était le suivant :
• Au district sanitaire de Gayéri, l’activité était rémunérée à cinq mille (5000) francs par jour pendant sept (7) jours;
• Au district sanitaire de Manni, l’activité était rémunérée à deux mille (2500) francs par jour pendant sept (7) jours ;
• Au district sanitaire de Fada, avant que notre bureau n’interpelle Monsieur le Directeur, la même activité n’était pas prise en charge.
Mesdames et messieurs, quand notre structure a approché Monsieur le DR pour un bilan sérieux de l’activité, nous n’avons pas eu des explications qui rassurent sur ces disparités. D’où le récent préavis de sit-in lancé par la section de la Gnagna contre la mauvaise gestion des activités dans le district de Manni pour exiger du MCD un bilan sérieux de la semaine. Après tout, lors des négociations pour la levée du mot d’ordre de sit-in, le MCD a reconnu qu’il y a eu malversation financière dans l’organisation de l’activité et à notre grande surprise Monsieur le Directeur Régional ne fait rien contre ce dernier car tout est planifié à son niveau et rien ne l’étonne dans ces malversations.
Par ailleurs, quand la section de la Gnagna a décrié les malversations de Monsieur le Médecin chef du district qui nuisent à la santé des populations de Manni le 7 juin 2016, la réaction du DRS fut un silence bien plus que coupable. Car comment peut-on comprendre que des malversations aussi graves puissent échapper à la DRS Est ? Elle qui a pour mission de superviser et de contrôler les districts de la région de l’Est. Mauvaise supervision ? Mauvais contrôle ? Ou complicité ? Toutes les supputations convergent vers une mauvaise gestion du DRS.
S’agissant du problème lié à la correction des indemnités et autres, la direction régionale avait pris l’engagement qu’avec le nouveau système de traitement mis en place, le problème de retard, de feed back de dossiers rejetés sans motif n’allait plus se poser. On signale au passage que cet engagement a été pris après la grève régionale des 22 et 23 mars 2016. L’assemblée générale tenue le 9 mai 2016 a noté que les engagements pris après la grève ne sont pas respectés ; au contraire les plaintes liées au traitement des dossiers sont récurrentes. L’assemblée a donc considéré que Monsieur le Directeur Régional ne se préoccupait pas des problèmes des agents de santé de la région.
Parlant de la gestion des hommes dans la région, le bureau note une persistance de l’arbitraire dans les affections de Monsieur le Directeur Régional, en témoignent les multiples affectations ne respectant pas les modalités des affections des agents de la fonction publique. Courant novembre 2015, suite à une note d’affectation décriée par le SYNTSHA, Monsieur le Gouverneur a reconnu, que Monsieur le Directeur n’avait pas raison et l’avait invité à l’annulation pure et simple de la note.
La dernière note arbitraire est celle effectuée dans le District de Pama où l’affectation de deux infirmiers chef de poste montre un abus d’autorité. Il s’agit précisément de l’ICP de Kompienga et de celui de Nadiagou.
Mesdames et messieurs, toutes ces actions nous permettent de dire avec certitude que Monsieur le Directeur ne se soucie pas beaucoup de la santé de la population de l’Est. Par exemple, au cours de l’année 2015, l’hôpital de Fada avait des difficultés pour évacuer ses malades à Ouagadougou (ambulance en panne, soit partie en évacuation). Certains malades étaient dans l’obligation d’emprunter les transports en commun pour se rendre à l’échelon supérieur. Pendant ce même temps, Monsieur le Directeur avait stationné une ambulance flambant neuve dans les locaux de la DRS. Quand notre structure l’a approché, il nous a fait savoir que c’est une ambulance réservée et nous lui avons signifié qu’on a des stocks réservés lorsque le besoin ne se fait pas sentir. Nous estimons que le DRS qui est aussi le Président du Conseil d’Administration de l’hôpital devrait avoir le souci du bien-être de l’hôpital. A notre humble avis, nous pensons que Monsieur le Directeur pouvait affecter momentanément l’ambulance à l’hôpital pour gérer les problèmes d’évacuation jusqu’à ce que les ambulances de l’hôpital soient réparées.
Dans le même ordre d’idée, en sa qualité de Président de Conseil d’administration (PCA), Monsieur le Directeur vient constater les problèmes de l’hôpital et ne prend aucune mesure pour appuyer le Directeur Général dans sa mission pour offrir la santé à la population de la région de l’Est. Chaque année, on constate les mêmes problèmes et les visites du DRS ne sont que des rituels pendant que les problèmes de l’hôpital ne font qu’empirer. Par exemple, chaque année le problème des ressources humaines du CHR a toujours été constaté par le PCA, mais rien n’est fait pour résoudre à jamais ce problème.
Cette attitude du PCA face aux problèmes de l’hôpital n’est pas une première. En effet, courant 2015, le service de la médecine connaissait un problème sérieux de consultation de médecin et qui avait conduit le SYNTSHA, en collaboration avec la Coalition contre la vie chère du Gourma, à organiser une marche sur la direction régionale le 23 octobre 2015 pour dénoncer ces dysfonctionnements dans le service de la médecine du CHR.
Parlant du mépris de monsieur le DRS vis-à-vis de la structure syndicale, cela n’est plus à démontrer. En témoigne la récente atteinte grave à la liberté et au droit syndical à travers l’expulsion des membres du bureau SYNTSHA de la réunion de restitution du séjour hospitalier du PCA convoquée par le DG de l’hôpital le lundi 27 juin 2016 dans la salle de conférences de l’hôpital et le refus catégorique de donner au bureau syndical le compte rendu de son séjour hospitalier, ainsi que les maintes interpellations du SYNTSHA sur les différents problèmes de santé de la population qui sont sans considération de la part de Monsieur le Directeur Régional.
Mesdames et messieurs, après analyse de ces différents dysfonctionnements graves dans la gestion de Monsieur le Directeur Régional, la structure syndicale a jugé que c’était nécessaire de prendre l’opinion publique à témoin et mettre le Directeur Régional de la santé en garde car des actions vigoureuses pourront être prises dans les jours à venir et cela pourrait avoir un impact négatif sur la cohésion sociale.
Enfin, le bureau appelle les camarades militants et sympathisants à se tenir prêts les jours à venir pour répondre aux différents mots d’ordre qui viendront à être lancés par la structure syndicale afin de dénoncer la mauvaise gestion de Monsieur le Directeur Régional de la Santé.
Non à une gestion mafieuse de la région de l’Est !
Non à l’atteinte à la liberté syndicale !
Non à la remise en cause du droit syndical !
Oui à une gestion transparente !
Oui à une santé accessible aux populations !
Vive le SYNTSHA !
Pain et Liberté pour le Peuple !
Fada le 07/07/2016
OUEDRAOGO Moussa
Porte-parole, secrétaire général de la section SYNTSHA du Gourma
N.B : la titraille est du site