Face aux menaces de boycott de l'opposition politique de se retirer de la commission chargée de la rédaction de la nouvelle Constitution au Burkina Faso, le président burkinabè Roch Marc Christian Kaboré rencontrera jeudi la classe politique "en vue d'un échange sur la situation nationale".
Dans un communiqué publié mardi, l'opposition politique a annoncé avoir été invitée à cette rencontre.
Pour rédiger une nouvelle Constitution, le Burkina Faso a mis en place une équipe composée de personnalités politiques, scientifiques, culturelles, religieuses, présidée par Me Halidou Ouédraogo, président d'honneur du Mouvement burkinabè des droits de l'Homme et des Peuples (MBDHP), et activiste de la société civile .
Le président Kaboré avait prévenu lors de sa campagne électorale que cette nouvelle Constitution aurait pour but de séparer les pouvoirs et d'éviter que le président ne règne sur toutes les institutions du pays.
Pour certains observateurs, l'actuelle Constitution du Burkina Faso, datant de juin 1991, accorde d'énormes pouvoirs au chef de l'Etat.
Mais l'opposition politique doute sur la bonne foi des autorités actuelles.
Le chef de file de l'opposition politique burkinabè Zépherin Diabré, a rencontré le 24 juin dernier, le président Kaboré, pour lui exposer ses préoccupations sur les démarches entreprises en vue de rédiger une nouvelle Constitution.
"Il est opportun que si certains aspects aux questions posées à notre niveau posent problème, qu'on puisse avoir une consultation en préalable avant que l'on puisse aller donc en avant", a déclaré M. Diabré à sa sortie de l'audience.
Sans consensus, l'opposition menace de se retirer de la commission de rédaction de cette nouvelle Constitution.
Fin octobre 2014, l'ex-président Blaise Compaoré a été chassé du pouvoir, alors qu'il cherchait à modifier cette Constitution pour briguer un nouveau mandat.
Le Conseil national de la transition (CNT), Parlement intérimaire du Burkina Faso mis en place après la chute du régime Compaoré, avait adopté un amendement constitutionnel limitant à deux le nombre de mandats présidentiels.