Deux opposants du CDP, parti de l’ancien président Blaise Compaoré, ont été empêchés pour la seconde fois, de quitter le pays. Ils partaient pour la Côte d'Ivoire.
C'est une affaire, qui fait la polémique depuis plusieurs semaines au Burkina Faso. Empêchés de quitter le territoire national à destination de la Côte d'Ivoire, le 4 juin dernier, le président par intérim du CDP, ex-parti au pouvoir et son camarade, Zembendé Théodore Sawadogo ont vécu le même scénario, vendredi. Ils ont été à nouveau débarqués de l'avion par la police de l'aéroport, « sur instruction de la hiérarchie, » comme cela leur a encore été signifié.
Les deux opposants, qui avaient manifesté leur mécontentement à leur première mésaventure et porter plainte contre X, ne s'attendaient pas vivre la même situation. Hélas ! « Le 04 juin passé, nous avons tenté d'effectuer un voyage sur Abidjan avec le camarade Théodore Zambendé Savadogo. Nous avons été débarqués de l'avion sans aucune forme de procès. Nous avons, à la lumière de cela, engagé des procédures judiciaires, et comme aucune explication n'a été donnée, aucune convocation n'a été émise contre nous, nous avons estimé que nous pouvons reprogrammer le voyage et nous l'avons programmé aujourd'hui 1er juillet pour la même direction (Côte d'Ivoire) parce qu'on n'a pas pu voyager la fois passée. Nous avions rempli toutes les formalités nécessaires pour l'embarquement. On nous a autorisés donc à aller embarquer dans l'avion. Nous avons embarqué dans l'avion. Nous attendions donc le décollage, lorsqu'on nous a encore priés de redescendre. Nous avons demandé à savoir de quoi il s'agit. On nous a dit non, que c'est la hiérarchie qui a instruit de ne pas vous laisser voyager, » a raconté Achille Tapsoba à nos confrères de 226infos.net.
Face au refus d'obtempérer des deux opposants, et à l'impatience des autres passagers, le commandant de bord a décidé de débarquer tous les passagers pour recommencer les formalités d'embarcation. Le président par intérim du CDP et son camarade d'infortune s'opposent à cette procédure, au risque de créer des désagréments aux autres passagers, et consentent à descendre de l'avion.
Leur seconde tentative d'aller en Côte d'Ivoire à la rencontre des militants et du fondateur du parti, l'ex-chef d'Etat Blaise Compaoré, qui y vit en exil, s'en trouve vouer à l'échec. La police de l'aéroport n'a pas voulu se prononcer sur cette affaire, pas plus que les autorités, qui entretiennent le flou sur cette interdiction de voyager non ordonnée par un juge.