Le Syndicat national des Agents des impôts et des domaines (SNAID) tient les 4 et 5 juillet 2016 un sit-in sur toute l’étendue du territoire national. Il réclame à leurs responsables, plus de transparence dans la gestion des moyens et du matériel de la direction générale des impôts.
«Pour une dotation suffisante des frais de communication au profit des agents de la DGI » ; « Oui pour un plan de carrière effective », « Oui pour un statut particulier des agents des personnels de la direction générale des impôts ». Telles sont, entre autres, les phrases inscrites sur des pancartes, le lundi 4 juillet 2016, à la Direction générale des impôts (DGI) à Ouagadougou. En effet, les agents de la DGI marquent un arrêt de travail, les 4 et 5 juillet 2016, sur tout le territoire, pour « dénoncer les conditions désastreuses dans lesquelles, ils travaillent ». Car selon le secrétaire générale du Syndicat national des agents des impôts et des Domaines (SNAID), Nongo Grégoire Traoré, ce sit-in fait suite au dépôt, le 7 juillet 2016, de leur plateforme revendicative à laquelle aucune autorité n’a daigné réagir. La DGI a recouvré, avec peu de moyens, un montant de plus 600 milliards de F CFA au titre de l’exercice 2015, a laissé entendre M. Traoré. « Les agents des impôts et des domaines n’ont pas les moyens nécessaires pour travailler à accroître leur rendement », a signifié le SG du SNAID. Il y a trois mois de cela, par exemple, une quarantaine d’agents de la DGI ne travaillaient pas par manque de locaux. Car a-t-il détaillé, « les bâtiments menacent de s’écrouler à Ouagadougou, à la brigade de vérification du centre à Fada. C’est dans des toilettes rénovées que l’agent doit recevoir les contribuables pour le paiement de l’impôt, à Manga, c’est dans une menuiserie, à Pouytenga les agents travaillent dans une cafétéria au milieu des commerçants, au bord de la route ». Il a par ailleurs relevé le problème du carburant. A l’en croire, « beaucoup » d’agents des impôts depuis janvier n’ont pas reçu leurs frais de carburant et s’approvisionnent à leur frais. Nongo Grégoire Traoré a aussi dénoncé «la non- application du plan de carrière ». « La DGI fait des affectations selon son gré », a-t-il dénoncé.
Le DG des impôts s’interroge
A cela, il a ajouté, le non-paiement de leurs primes de rendements. « Pendant que les agents n’ont pas de quoi se rendre sur le terrain, des directeurs utilisent le carburant pour leur famille et leurs camarades », a-t-il déploré. Tout en espérant un dialogue franc et sincère avec les autorités, le SNAID se dit aussi prêt à adopter des méthodes « énergiques» s’il le faut.
Interrogé sur les revendications faites par le syndicat, le directeur général des impôts, Adama Badolo se dit être surpris par ce mouvement d’humeur, qui à son avis, n’a pas de sens. Selon ses dires, les raisons qui justifient ce sit-in ne sont pas fondées. En ce qui concerne les affectations arbitraires invoquées par le SNAID, il a souligné que cela n’est pas « vrai ». « Je suis le premier à demander qu’on applique le plan de carrière de la DGI et j’ai signé une note de service dans ce sens », a-t-il ajouté. Et de poursuivre que depuis sa prise de service, il n’a pas fait d’affectation qui peut mettre en cause le plan de carrière d’un agent. « La dernière affectation en date a constitué, à doter d’une nouvelle structure, la deuxième direction des moyennes entreprises du Centre, en personnel afin de la faire fonctionner », a fait comprendre M. Badolo. Quid de la gestion du carburant ? « J’ai mis en place un comité qui a sorti un document qui définit les critères de répartition du carburant aussi bien pour les agents que pour le fonctionnement des services», a justifié Adama Badolo. Le SNAID, selon lui, a contribué à la production de ce document consensuel. Pour la question des frais de communication, a-t-il assuré, elle se traite au cas par cas. Car, il y a une différence entre un agent sur le terrain et un qui est sur place. « Je n’ai pas échos d’une mauvaise gestion de matériel à moins qu’on ne vienne me dénoncer un cas », a martelé le directeur général. Il a émis le souhait de voir le SNAID revenir à la « raison », afin d’engager des négociations pour la bonne marche de la direction.
Boudayinga J-M THIENON