 |
NEWS |
.jpg)
© Autre presse par DR
Nouveau maire de Djibo : les populations exigent un audit avant son installation |
Élu le 21 juin 2016, Oumarou Dicko a été installé dans ses fonctions par le haut-commissaire de la province du Soum, Mohamed Dah, le mercredi 29 juin 2016 sous une forte surveillance sécuritaire.
Dès 7h, les populations ont pris d’assaut la devanture de l’hôtel de ville de Djibo pour organiser un sit-in et exiger un audit avant l’installation du maire de Djibo, Dicko Oumarou. A notre arrivée à 10h 30mn, certains assis et d’autres debout sous l’ombre des arbres épineux et des bâtiments, les populations issues de l’Organisation démocratique de la jeunesse du Burkina Faso, section Soum (ODJ), du Mouvement burkinabè des droits de l’homme et du peuple (MBDHP) sont sorties nombreuses et visiblement décidées à se faire entendre. Même le soleil de plomb n’a pas atteint leur engagement et leur détermination.
Sur des pancartes, on pouvait lire «sans audit, pas de passation » ; «audit sur le foncier urbain et passation ensuite» ; « 20 ans sans audit ce n’est pas normal». «Nous sommes là depuis sept heures pour exiger un audit avant l’installation du maire qui avait géré ce même conseil pendant plus d’une vingtaine d’années sans partage. Nous avons assisté à des lotissements ou certains se retrouvent avec des vingtaines de parcelles et d’autres sans aucun lopin de terre. La ville a été lotie au moins deux fois avec un nombre incalculable de parcelles ou chaque citoyen pouvait avoir au moins un toit, mais cela a été un véritable pillage », affirme un jeune frondeur pancarte à la main. « Nous ne sommes pas contre son élection, nous voulons juste qu’on nous éclaire la lanterne.
Plus de vingt ans de gestion sans audit sur les opérations de lotissement, nous ne pouvons pas cautionner cela en tant qu’une jeunesse consciente», renchérit un autre. Pour Boucary Tamboura, président de l’ODJ/SOUM, cette plateforme revendicative synthétise les préoccupations majeures des populations. Nous exigeons un audit des opérations de lotissements, le jugement des auteurs du pillage foncier, le retrait pur et simple des parcelles spoliées et leur réattribution aux citoyens dans le besoin. « Afin de permettre au nouveau conseil municipal de partir sur de bonnes bases, nous exigeons qu’un audit soit fait de la gestion des affaires publiques de la commune de 1995 à nos jours avant toute installation », a-t-il ajouté. Prévu pour 10H, c’est finalement aux environs de 17h que le haut-commissaire, Mohamed Dah, et le maire, Oumarou Dicko, ont eu accès aux locaux de la mairie sous une forte escorte policière. La passation des charges s’est déroulée dans un climat délétère. Les fidèles au maire et les frondeurs ont failli en venir aux mains, mais le pire a été évité grâce aux vieux sages qui ont su manager la foule.
Harouna Abdoulaye Nass
| Nos réseaux sociaux |
|
Tous les articles d'actualités
