Ouagadougou - Le chirurgien australien Arthur Kenneth Elliott, kidnappé mi-janvier par des jihadistes liés à Al-Qaïda au Burkina Faso où il résidait, près de la frontière avec le Mali et le Niger, se trouve probablement "hors du territoire burkinabè", a affirmé jeudi le ministre de l'Intérieur.
"Nous avons des informations sur une localisation probable de l'endroit où se trouve le docteur Elliott mais ce n'est pas en territoire burkinabè", a indiqué le ministre Simon Compaoré lors d'une conférence de presse.
"Nous avons été renseignés par des gens venus de l'extérieur sur une probable localisation et nous sommes en train de travailler avec des amis de l'extérieur pour vérifier ces informations", a-t-il poursuivi, affirmant devoir "souvent passer par personnes interposées pour avoir des informations" sur cette affaire.
"Nous avons bon espoir que petit à petit l'étau va se resserrer sur ceux qui ont pu faire cet enlèvement. On ne désespère pas. Dans ce genre de situation, il ne faut jamais perdre espoir. Il faut tenir droit dans ses bottes et continuer d'avancer", a-t-il plaidé.
Le couple australien composé de Jocelyn Elliott, 84 ans, et son mari Arthur Kenneth Elliott, 82 ans, a été enlevé à Djibo, dans le nord du Burkina, dans la nuit du 15 au 16 janvier lors d'une action apparemment coordonnée. Cette nuit-là, à Ouagadougou, la capitale burkinabè, des attaques jihadistes avaient fait 30 morts et 71 blessés. Dans la journée du 15 janvier, une attaque contre des gendarmes avait également fait deux morts à Tin-Akoff, dans le nord.
L'enlèvement du couple australien a été revendiqué par Ansar Dine, groupe jihadiste de l'ex-chef rebelle touareg malien Iyad Ag Ghaly, au nom de "l'Emirat du Sahara". Selon des spécialistes des milieux islamistes, cette appellation désigne une branche d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
Mme Jocelyn Elliott a été libérée début février au Niger à la suite de négociations menées par le gouvernement de Niamey qui a participé à de nombreux pourparlers pour libérer des otages occidentaux détenus par des groupes islamistes dans la zone sahélo-saharienne.
Originaires de Perth, les époux Elliott vivaient au Burkina depuis 1972 et étaient engagés dans des opérations humanitaires.
Chirurgien de formation, le Dr Elliott dirigeait une clinique. Le couple était apprécié par les habitants de Djibo qui se sont mobilisés pour demander la libération de "leurs" compatriotes. Mme Elliott est depuis repartie vivre à Djibo, "auprès des siens", en attendant que son époux recouvre la liberté.
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