Le dossier Ousmane Guiro devait en principe être examiné ce mercredi 29 juin 2016 par la Cour de Cassation. Sur demande de la défense, qui a fait observer un vice de procédure, le dossier a été renvoyé au 25 août prochain.
Le dossier qui aura duré plus de quatre années maintenant devait connaitre son dénouement devant la cour de cassation ce mercredi. Mais d’entrée, le collège d’avocats de M. Guiro fait observer un vice de procédure dans le traitement du dossier. Me Bouba Yaguibou, explique que « la défense devait être avisée 15 jours avant la date de l’audience, selon le code pénal ».
Pourtant, cette lettre de notification est datée du 15 juin 2016. Le décompte fait, Me Bouba estime que les 15 jours ne sont pas arrivés avant la tenue de l’audience. « Un simple principe de droit » pour la défense qui dit ne pas comprendre pourquoi la plus haute juridiction du Burkina Faso qu’est la cour de cassation refuserait de donner l’exemple en respectant cette règle de procédure. « Ce n’est pas parce que c’est M. Guiro aujourd’hui que le droit ne doit pas être respecté. Ça peut être quelqu’un d’autre demain », s’offusque Me Bouba.
La partie civile quant à elle, estime que le moyen sur lequel la partie adverse s’est fondée pour demander le renvoi ne tient pas. « Nous avons reçu les convocations depuis le 15 juin. Les 15 jours qu’ils ont présenté comme n’ayant pas été respectés l’ont été à notre sens », fait remarquer Me Séraphin Somé de la partie civile. La partie civile note aussi que les avocats de M. Guiro étaient bien présents à l’audience et qu’ils n’ont pas présenté un quelconque grief devant la cour qui puisse ainsi justifier cette demande de renvoi. Me Somé conclut que ce dossier a suffisamment trainé et que cette affaire doit connaitre enfin un dénouement.
Tout en rappelant aux parties que les vacances judiciaires commencent le vendredi 1er juillet prochain, la présidente de la cour a renvoyé « fermement » le dossier au 25 août 2016.
Poursuivi pour corruption passive, enrichissement illicite et violation de la règlementation en matière de changes, l’ancien directeur général de la douane, Ousmane Guiro, avait été condamné en juin 2015 à deux ans de prison avec sursis et 10 millions de FCFA d’amende. Des malles contenant près de deux milliards de FCFA avaient été retrouvés en janvier 2012 au domicile d’un de ses proches. Celui qui était encore le directeur général des douanes à l’époque avait reconnu que l’argent lui appartenait.
Abel Azonhandé