Lors d'un débat au Conseil économique et social des Nations Unies (ECOSOC), consacré aux affaires humanitaires, le Secrétaire général adjoint de l'ONU chargé de ces questions, Stephen O'Brien, a appelé lundi 27 juin 2016 les bailleurs de fonds à financer les besoins croissants en matière d'assistance.
«Environ 130 millions de personnes dans 40 pays ont actuellement besoin d'une assistance pour survivre», a dit M. O'Brien lors de ce débat.
Selon lui, la générosité des bailleurs de fonds n'est pas en cause. «Chaque année, ils donnent davantage», a-t-il dit. Mais les besoins ne cessent d'augmenter. L'ONU et ses partenaires humanitaires estiment avoir besoin de 21,6 milliards de dollars pour l'année 2016 et ils n'ont reçu à ce jour que 5,5 milliards de dollars.
M. O'Brien a rappelé que le conflit en Syrie était la pire crise humanitaire que connaît le monde actuel, mais qu'il y avait aussi de nombreuses crises qui ne font pas la une des médias, comme celle dans la région du bassin du lac Tchad, en Afrique.
Le débat organisé par l'ECOSOC intervient quatre semaines après le Sommet humanitaire mondial, à Istanbul, en Turquie, les 23 et 24 mai dernier.
Au cours de ce sommet, auquel ont participé pas moins de 173 pays, dont 55 étaient représentés par des chefs d'Etat et de gouvernement, plus d'un millier d'engagements ont été pris.
«Maintenant, il est temps d'agir. Le fossé persistant en termes de financement qui bloque et restreint notre réponse collective aux souffrances dans le monde, n'a pas besoin d'être inévitable», a déclaré M. O'Brien. «Nous avons besoin de 16,1 milliards de dollars. Nous avons six mois».
De son côté, le Vice-Secrétaire général de l'ONU, Jan Eliasson, a reconnu qu'il existait «un certain sentiment de lassitude pernicieux» chez les bailleurs de fonds.
C'est en partie pour cela que le Secrétaire général a organisé le Sommet humanitaire d'Istanbul et présenté son Programme d'action pour l'humanité, a-t-il dit. Selon M. Eliasson, le Sommet a démontré la volonté politique qui existe pour répondre et s'atteler aux causes profondes des crises.
«Nous devons tous respecter nos promesses. Et être prêts à travailler sur le long terme», a-t-il ajouté. «Des améliorations à la marge ne suffiront pas étant donné l'ampleur des défis». Selon lui, il faut tourner la page des approches compartimentées.
Depuis le Sommet, des milliers de personnes ont perdu la vie ou ont été déplacées, des éleveurs ont dû abandonner leurs terres à cause de la sécheresse ou des inondations. «Nous ne pouvons pas attendre, chaque jour compte», a conclu le Vice-Secrétaire général.
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