La 24e session de l’Assemblée générale des sociétés à capitaux publics (AG-SE) s’est ouverte, jeudi 23 juin 2016 à Ouagadougou. Cette année, ce sont plus de 21 entreprises publiques, dont deux de prévoyance sociales, qui présentent leurs états financiers 2015 à l’examen et à l’approbation de l’instance, présidée par le Premier ministre Paul Kaba Thiéba.
C’est sur un constat de « relative performance », que les travaux de la 24e Assemblée générale des sociétés d’Etat se sont ouverts, le 23 juin, à la salle des conférences de Ouaga 2000. Et ce, dans un contexte international et national marqué par un ralentissement économique. Après avoir scruté à la loupe les indicateurs de performance et de rendement des sociétés d’Etat, le Premier ministre, Paul Kaba Thiéba, a reconnu que les résultats 2015 « sont bons », avec 9 sociétés d’Etat déficitaires sur 21. « L’obligation de rendre compte est sans conteste un principe fondamental et l’une des principales exigences de la gestion publique et de la bonne gouvernance », a souligné le chef du gouvernement, président par délégation de l’AG. Il a, au nom du chef de l’Etat, Roch Marc Christian Kaboré, félicité et encouragé le staff dirigeant et le personnel des structures respectives. Paul Kaba Thiéba a aussi noté, qu’au titre de l’année écoulée, la plupart des présidents de conseils d’administration ont honoré leur obligation statutaire de séjourner deux fois l’an dans leurs sociétés respectives. Il s’est par ailleurs réjoui de l’application, quoique « timide », du code de bonnes pratiques de gouvernance des sociétés d’Etat, de la mise en œuvre des résolutions et recommandations issues de la dernière AG, de la transmission dans les délais règlementaires des documents auprès du secrétariat technique de l’Assemblée générale.
Au-delà du satisfecit du chef du gouvernement, le rapport du Cadre de concertation des sociétés d’Etat à la 24e session de l’AG-SE a présenté un tableau des sociétés avec des performances en dents de scie.
Des hauts et des bas
Selon le rapport synthétique du Cadre de concertation, lu par le secrétaire général du ministère du Commerce, de l’Industrie et de l’Artisanat, Sibiri Sanou, les 21 sociétés à capitaux publics ont connu des fortunes diverses en 2015.
Deux d’entre elles, la Société Burkinabè de Télédiffusion (SBT) et la Société nationale de l’aménagement des terres et de l’équipement rural (SONATER), soumettent pour la première fois leurs états financiers à l’approbation de la présente session. La famille des sociétés d’Etat s’est aussi agrandie, l’année dernière, passant de 21 à 23 avec l’arrivée de la Société de production de poussins d’un jour (SOPROP) et la Société de participation minière du Burkina Faso (SOPAMIB). Ces deux nouvelles entités ne disposent, toutefois pas, d’organe de gestion et d’administration. L’exercice clos des sociétés d’Etat au 31 décembre 2015 fait ressortir 9 sociétés ayant enregistré une baisse de leur volume d’activités, matérialisée par la diminution de leur chiffre d’affaires, comparativement à l’année 2014.
Parmi les entreprises en baisse, 8 sont carrément déficitaires de plus de 19 milliards de F CFA, dont plus de 17 milliards pour la seule Société nationale burkinabè d’électricité (SONABEL), qui cumule 92% du déficit. Les plus fortes baisses ont été enregistrées par l’Agence des travaux d’infrastructures du Burkina (AGETIB), le Laboratoire national du bâtiment et des travaux publics (LNBTP) et la Société d’exploitation des phosphates du Burkina (SEPB). La Société nationale burkinabè d’hydrocarbures (SONABHY) est en tête des 13 entreprises bénéficiaires en 2015, suivie de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS). Elles ont réalisé un bénéfice net d’environ 102 milliards de F CFA. Ce qui, reporté au déficit des 9 sociétés en baisse, donne un résultat net de l’ensemble des sociétés de 82 milliards 500 millions, en hausse de 33 % par rapport à 2014. Leur contribution au budget de l’Etat est de 195,895 milliards de F CFA contre 195,692 milliards F CFA en 2014. Ainsi, la SONABHY a mis plus de 145 milliards de F CFA dans le panier commun, et la Loterie nationale du Burkina (LONAB) 16,880 milliards de F CFA. Au-delà de cette relative embellie, les entreprises, souligne le rapport, « tardent » à mettre en œuvre certaines recommandations. Elles ont trait à l’élaboration d’une cartographie des risques par sociétés d’Etat, à la prise en compte de la spécificité de la société d’Etat dans la passation des marchés, et à l’obtention de portefeuilles de projets conséquents pour la pérennité de leurs activités. Durant 48 heures (23 et 24 juin), l’AG examinera les rapports des conseils d’administration et des commissaires au compte société par société et adoptera des projets de résolution.
Mahamadi TIEGNA