Depuis ce samedi 18 juin 2016 en milieu de journée, Ouagadougou a de nouveau un maire élu : il s’appelle Armand Beouindé, secrétaire adjoint à la communication du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP au pouvoir), 54 ans, marié, père de trois enfants.
C’est un opérateur économique évoluant depuis de longues années dans l’imprimerie. Il a été élu avec 134 voix contre 118 pour son concurrent, Nathanaël Ouédraogo, secrétaire national chargé des questions électorales à l’Union pour le progrès et le changement (UPC, opposition).
Avec l’élection de son premier magistrat, la capitale annonce ainsi le retour à une vie communale normale.
Après l’insurrection populaire qui a balayé le président du Faso Blaise Compaoré, fin octobre 2014, les conseils municipaux avaient été dissous par les autorités de la Transition et remplacés par des délégations spéciales dont les mandats prennent naturellement fin avec les municipales du 22 mai dernier et l’élection des bourgmestres des 354 communes rurales et urbaines qui a commencé ce week-end.
Après l’élection du chef de l’Etat et des députés le 29 novembre 2015, et les scrutins de ces jours-ci, la boucle est définitivement bouclée. Il ne reste plus qu’à se mettre au travail, car ce n’est pas le boulot et les urgences qui manquent.
Certes, il n’y aura plus de parcelles à dealer, mais la ville-capitale croule sous le poids d’énormes autres problèmes. Il faut espérer que le nouveau locataire de l’hôtel de Ville et tout le conseil municipal s’attellent à résoudre la question des voiries dans les quartiers périphériques que les autorités semblent ne pas prendre à bras-le-corps, le désordre ambiant et l’anarchie totale qui s’est installée dans la cité où chacun fait ce qu’il veut et où circuler devient de plus en plus problématique sans oublier l’incivisme à tout vent.
Sitôt installé, le prince de Kianfangué doit mettre la main dans le cambouis pour préserver les acquis des mandats précédents et s’attaquer aux nouveaux défis pour que la communalisation intégrale bénéficie à ses administrés.
Il est vrai qu’élu après les 17 ans de règne de son désormais ministre de tutelle, Simon Compaoré, aujourd’hui chef du département ministériel de la Sécurité et de l’Administration territoriale, et l’intermède de Casimir Marin Ilboudo, il peut donner le sentiment de chausser des bottes de géant, mais, comme on dit, à cœur vaillant rien d’impossible.
Et on est pressé de voir de quoi Béouindé est capable et s’il connaîtra le même succès à la mairie que dans les affaires.
La Rédaction