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Le Quotidien N° 813 du 10/7/2013

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Situation politique nationale : Le RPF appelle à la dissolution de toutes les institutions pour une Ve République
Publié le mercredi 10 juillet 2013   |  Le Quotidien




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Dans la déclaration qui suit, le Rassemblement patriotique du Faso (RPF) donne sa lecture de la situation nationale marquée par les marches de protestation ou de soutien à la mise en place du Sénat. Selon RPF, la situation nationale, s’apparente à ‘’un imbroglio politico-constitutionnel qui relègue au second plan les besoins sociaux des populations qui croupissent dans l’extrême pauvreté’’. C’est pourquoi le parti appelle à la mise en place d’un pouvoir constituant pour une 5e république.
Depuis quelques années, la vie politique burkinabè est alimentée par la recrudescence des débats constitutionnels qui illustrent bien le caractère imparfait de tout texte de loi, fut-il fondamental. En effet, il est évident que la Constitution du 2 juin 1991 était loin d’être inamovible, d’où d’ailleurs les différentes modifications qu’elle a subie à savoir entre autres celle sur la limitation du mandat présidentiel. Comme toute loi, la loi fondamentale est le fruit d’un rapport de force entre les différentes formations d’intérêt. Lequel rapport de force étant plus souhaité sur le plan de débats idéels mettant en branle les ‘’productions nouménales’’. Dans ce rapport de force pour l’orientation des dispositions constitutionnelles, partis d’opposition et de majorité présidentielle au Burkina se livrent depuis 2011 à un combat sans merci, chaque camp multipliant de dextérité politique et de clientélisme pour obtenir l’adhésion et la confiance du peuple. Toute chose qui lui donnera le quitus d’orienter les dispositions constitutionnelles à sa guise.
Dans la perspective de l’enrichissement de la loi fondamentale, le Conseil consultatif sur les réformes politiques (CCRP) et les assises nationales ont été mises en place en 2011, suite à une grave crise socio-militaro-politique. Critiqué avec véhémence en sa forme par des partis politiques d’opposition affiliés au Chef de file de l’opposition, le cadre a donné lieu à des fauteuils vides de la part de ces partis politiques d’opposition. Ceux qui y ont pris part ont abouti à des propositions consensuelles et non consensuelles. Pour les propositions non consensuelles, les choses sont encore complexes dans la mesure où elles ne sont pas à l’abri d’une solution référendaire. Pour les points consensuels, formulés en projet de loi et soumis à l’Assemblée nationale, c’est tout naturellement qu’ils se sont heurtés au veto des partis politiques d’opposition. Un de ces points qui font l’actualité politique du Burkina est bien entendu la mise en place du Sénat. L’opposition qui allègue ne pas être concernée par les propositions du Sénat échue des critiques qui semblent la tenir responsable de la situation de bras de fer actuel. Il lui est reproché tantôt de n’avoir pas pris part, à sa seule turpitude, aux travaux du CCRP. Cependant dans le jeu politique, était-elle obligée d’y prendre part ? Subséquemment, n’ayant pas pris part au CCRP, en quoi les propositions issues du CCRP leurs sont opposables? Dans ce jeu, chaque camp use de ses moyens et de ses forces pour faire aboutir ces aspirations.
Dans le sens d’empêcher la mise en place du Sénat de prospérer, des partis politiques d’opposition ont fait une démonstration de force le 29 juin dernier avec une gigantesque manifestation sur toute l’étendue du territoire. En croisade contre le Sénat qu’elle juge budgétivore et inutile, l’opposition politique burkinabè, tout en promettant d’autres actions, a déjà naturellement annoncé qu’aucun de ses membres ne rentrera dans la composition de cette nouvelle chambre. Dans ce cas, on court le risque de se trouver avec un Sénat monocolore et dont l’efficacité sera amoindrie. En réplique à la marche-meeting de l’opposition, le parti de la majorité présidentielle, une semaine après, est monté au créneau pour soutenir la mise en place du Sénat même si officiellement il était question de ‘’paix et de renforcement démocratique’’. On se retrouve finalement dans un imbroglio politico-constitutionnel qui relègue au second plan les besoins sociaux des populations qui croupissent dans l’extrême pauvreté et frappées de plein fouet par la cherté de la vie. Cherté de la vie qui, soi dit en passant, sera au cœur de la marche de protestation des syndicats et de la société civile le 20 juillet prochain. Sur cette question du Sénat et de l’article 37, on a l’impression d’être dans deux Burkina et en face de deux populations burkinabè. La société est loin d’être unie, elle est divisée ! Et le risque d’une grave fracture sociale, voire nationale, est grand. Et si on n’y prend grade, nous risquons de déchirer le tissu social qui nous unit avec pour corollaire les vindictes revanchardes. Dans ce contexte de houles politiques, de contradictions, de dialectiques et d’impasse, aucune proposition n’est de trop, pourvu qu’elle soit objective et soit inspirée par le seul intérêt du peuple en quête d’horizon meilleur. Le Rassemblement patriotique du Faso (RPF) estime que la situation actuelle est assez complexe et grave qu’il faut avoir le courage de décréter la désuétude de la Constitution du 2 juin 1991 et de la mettre tout simplement au rebut. Le RPF a l’intime conviction que la partie n’a que trop duré et il n’est dans l’intérêt d’aucun qu’elle dure davantage : il faut marquer une halte ! Ce qui nous permettra d’engager un débat franc, honnête et inclusif, à l’issue duquel nous devons dégager des propositions courageuses à même de relancer la machine sociale et politique burkinabè vers des horizons radieux.
C’est pourquoi, le RPF appelle de tous ses vœux, vu la délicatesse de la question et l’opacité qui entoure le bout du tunnel, à la mise en place d’un pouvoir constituant. S’il est vrai que, de toute part, le pouvoir appartient au peuple, s’il est vrai que c’est le peuple qui le donne et le reprend, permettons-lui de redéfinir de nouvelles règles de jeu pour une vraie démocratie et de justice sociale, gage de tout développement durable et harmonieux. C’est là l’alternative qui nous fera sortir du bourbier dans lequel nous conspirons la sortie l’ornière fuyante.

Vive la voix du peuple qui s’exprime sans brouille
Vive l’écho de la voix du peuple qui ne s’exprime que pour elle-même
Vive les propositions courageuses émises dans le seul et absolu intérêt du peuple en lutte !
Vive le Burkina Faso

Fait à Ouagadougou,
le 9 juillet 2013

Le président du Rassemblement Patriotique du Faso (RPF)
Abraham NIGNAN

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