La réalisation du barrage de Ouéssa, province du Ioba, dans la région du Sud-ouest se fait toujours attendre. Lancé en 2014, ce projet a suscité beaucoup d’espoir au sein de la population quant à l’amélioration de la production agricole. Deux ans après, c’est entre espoir, inquiétude et scepticisme que vivent les habitants de cette localité.
En 2014, une promesse politique ! En 2016, il devient une exigence, le barrage de Ouéssa. Les populations de cette partie de la province du Ioba s’impatientent pour leur infrastructure hydraulique.
Deux ans après la pose de la première pierre par l’ancien Premier ministre Luc Adolphe TIAO, rien n’a changé sur le terrain. En lieu et place de l’eau, ce sont des champs de bananes qui ont envahi le lit du futur ouvrage tant attendu par les habitants de Ouessa.
« Verra-t-il le jour ? Quel sera notre sort ? » S’interroge Benoît OUEDRAOGO, producteur de bananes.
Pour le président du conseil villageois de développement (CVD), Ferdinand SOMDA, pas question de se décourager. Selon lui, l’espoir est permis.
Contrairement à Ferdinand, Anaclet DABIRE, technicien supérieur d’agriculture à la retraite, pense que c’est une « illusion ». « Tant que je ne vois pas les caterpillars vrombir sur le terrain, je n’y crois pas», dit-il.
Le barrage était prévu pour se réaliser sur le fleuve Mouhoun, à quelques trois kilomètres de la ville de Ouéssa. Il devrait avoir une hauteur de 20 mètres, une longueur totale de 2 185 mètres et une capacité de stockage d’environ quatre milliards de mètres cube. Il est également prévu la construction d’une centrale hydroélectrique d’une puissance de 21 mégawatts.
Et les autorités locales ?
Les informations sur ce gigantesque projet hydro-agricole et électrique, c’est la chose la moins partagée.
« Sur ce dossier je n’en connais pas grand-chose. Mais je sais qu’il est toujours en projet. Donc on est confiant que le barrage verra le jour », indique le président de la délégation spéciale (PDS) de la commune de Ouéssa, Simplice TRAORE.
Au sommet de la province, le premier responsable en charge des aménagements hydrauliques du Ioba, Tieriffar Placide HIEN détient une référence. Il s’agit du discours du Premier ministre Paul Kaba THIEBA prononcé le 6 mai 2016 devant le parlement. Dans ce discours sur la situation de la nation, le chef du gouvernement « disait que le financement est acquis et que d’un moment à l’autre le projet pouvait être effectif », explique Tieriffar Placide.
Tous émettent le vœu de voir ce barrage se concrétiser. Un investissement qui permettra d’accroitre la production agricole, pastorale et piscicole du Sud-ouest et porter la région parmi les pôles de croissance du Burkina.
Théodore Zoubga