Les compagnies de transport Rahimo, TCV, STAF, TSR et Rakièta ont reçu la visite du ministre des Transports, de la Mobilité urbaine et de la Sécurité routière, Souleymane Soulama, et de ses collaborateurs dans l’après-midi du 14 juin 2016 à Ouagadougou. Accompagné de la direction générale des Transports terrestres et maritimes (DGTTM) et de celle de l’Office national de la sécurité routière (ONASER), le ministre a voulu cette tournée pour s’enquérir de l’état de mise en œuvre des mesures sécuritaires dans les gares.
Par suite des attaques terroristes du 15 janvier dernier et face à la recrudescence des accidents routiers au Burkina Faso, occasionnant des pertes en vies humaines, le gouvernement a pris des mesures visant à sécuriser les gares routières puis à réduire significativement la survenue de ces drames. Sont de celles-ci la modernisation du secteur des transports, l’amélioration de la mobilité urbaine et la limitation de la vitesse des véhicules, entre autres. « Ce soir, nous avons décidé de visiter un certain nombre de compagnies pour constater de visu si ces mesures étaient appliquées, si elles prenaient en compte ce que nous leur avons recommandé », a déclaré le ministre des Transports, de la Mobilité urbaine et de la Sécurité routière, Souleymane Soulama, pour justifier le périple qu’il effectue. Initialement annoncé pour 15h, c’est 40 minutes plus tard que le cortège s’est mis en branle. Première escale, Rahimo, située au quartier Kalgondhin, à Ouagadougou. Les riverains de la gare s’étonnent de voir débarquer une équipe avec à sa tête un ministre de la République. «Que cherche-t-il ici ?» s’interrogent probablement certains curieux pendant que d’autres assistent à la scène bouche bée.
Le patron des Transports et son équipe sont accueillis par les responsables de l’établissement qui, eux, sont imprégnés de l’objet de la visite. Salutations d’usage, échanges avec la tenancière, visite des diffé- rentes sections et de l’intérieur d’un car. Tout ça, sous le regard témoin des journalistes. Pas de temps à perdre, les visiteurs embarquent pour la prochaine étape qui n’est autre que la gare de la société Transport confort voyageur (TCV) à Kamsonghin. Là, le ministre constate que la réduction du coût des tickets de transport est respectée. Ticket en main, il sera informé par un guichetier que « le rabais est effectif, c’est 6500 F au lieu de 7000 F ». Dans la foulée, Souleymane Soulama est conduit dans une salle où un écran est accroché et sur lequel apparaît les coins et recoins de la gare : c’est la salle de vidéo surveillance qui diffuse les images des 16 caméras placées. Puis le ministre est reçu par le patron de la boîte, entrevue à l’issue de laquelle le directeur régional du Centre de ladite compagnie, Amadou Coulibaly, s’est adressé à la presse : « Nous avons souligné que depuis la création de TCV, nous avons fait de la sécurité de nos passagers notre cheval de batail. Nous avons des gendarmes qui convoient nos bus pour les départs de 22h30 et pour l’international. A l’intérieur de la gare, nous avons au moins 16 caméras de surveillance permettent de visionner des images qui ont été filmées il y a 5 mois. Nous avons des détecteurs de métaux, des agents de sécurité pour mettre nos clients en confiance.»
Quid du plombage des véhicules ? « Les bus ont toujours été plombés à TCV depuis le début et nous ne faisons pas de vitesse », répond M. Coulibaly. A l’en croire, la vitesse maximale des bus est de 117 km/h alors que le gouvernement préconise 90 km/h. Cap a été mis ensuite sur la gare STAF à Gounghin. En ces lieux, nous nous passons du cérémonial habituel pour nous adresser aux passagers relativement à la baisse du prix des tickets. Sous le hall d’attente, est assis Boukary Sawadogo, cultivateur qui s’apprête à regagner Gaoua. Pour ce faire, il a dû débourser 6500 F CFA et soutient avoir toujours payé cette somme depuis un an. Si le cultivateur semble dire qu’il n’y a pas eu de diminution sur le coût des tickets, une dame qui coltinait son sac à la recherche d’un taxi est formelle. «Je rentre de Ouahigouya, j’ai payé 2500 F au lieu de 3000, donc la diminution est effective», dit-elle. Une autre qui revient de Bobo-Dioulasso renchérit : « C’est une bonne chose, j’ai payé 5 500 F alors qu’avant c’était 6000 F.» S’exprimant sur la limitation de la vitesse, le propriétaire de la compagnie, Boureima Adama Ouédraogo, confie que le plombage des véhicules n’est pas encore effectif mais qu’il s’y attelle. « Nous avons commandé des pièces avec une personne qui nous a assurés que d’ici au 15 juillet prochain nous les aurions », déclare-t-il, pour s’excuser de la lenteur mais aussi pour souligner sa volonté de se conformer à la norme indiquée par le gouvernement dans le délai de six mois. Dans les sociétés de Transport Sana Rasmané (TSR) et Rakièta le constat est le même, si bien que le ministre Souleymane Soulama s’est dit satisfait de la tournée qui a pris fin à 18h 10. « Je suis très heureux ; partout où nous sommes passés, les responsables de ces compagnies nous ont expliqué ce qui est fait pour garantir la sécurité des passagers. Il y en a qui ont un système d’alarme : si le chauffeur dépasse les 90 km/h, il y a un signal sonore qui gêne les passagers si bien qu’il est obligé de lever le pied. Il y a aussi des numéros verts dans les cars qui permettent de dénoncer les chauffeurs qui font de la vitesse», s’est-il réjoui. Comme par enchantement, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes concernant les cinq compagnies visitées mais qu’en est-il des gares «Kafoulmayé», autrement dit ces gares où règne le désordre ?
Aboubacar Dermé (Stagiaire)