Ouagadougou - Le taux de prévalence du VIH/SIDA a drastiquement chuté à 0,90%. Pour réussir le pari de son éradication, un accent particulier sera mis sur les détenus, les prostituées et les homosexuels, au sein desquels, les taux demeurent élevés, a appris jeudi l’AIB auprès de la principale structure étatique de lutte contre la pandémie.
Le Secrétariat permanent du Conseil national de lutte contre le SIDA et les maladies sexuellement transmissibles (SP/CNLS-IST) va désormais mettre l’accent sur «les populations clés » en vue de venir à bout de la pandémie.
L’information a été donnée jeudi, au cours d’un ‘’Forum des acteurs médiatiques dans la collecte, le traitement des informations liées au VIH-SIDA en lien avec la problématique des populations clés au Burkina Faso’’, organisé par le SP/CNLS-IST.
Selon le chargé de communication de la structure, Sondet Guillaume Sanon, il ressort d’une étude menée en 2014, que le taux de prévalence est plus élevé chez les populations clés, dont font parties, «les travailleurs du sexe, les détenus, et les hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes».
D’après M. Sanon, «en 2014, la séroprévalence chez les travailleurs du sexe était de 16% et de 3,6% chez les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes».
En rappel, «le nouveau cadre de la stratégie nationale de lutte contre le Sida et les IST (2016-2020), définie les populations clés comme l’ensemble des populations qui de part, leurs activités et leur milieu de vie ont des comportements sexuels qui les exposent fortement au risque de contact avec le VIH».
Le texte poursuit que ces populations confrontées en majorité, à la stigmatisation, à la discrimination, à la dissimulation de leur identité sexuelle et de leur statut sérologique, développement une méfiance à l’égard des services de santé et qui entrave la prévention et la prise en charge du VIH/SIDA à leur profit.
Le tabou de l’homosexualité
Le document invite les médias à servir «de relais pour des plaidoyers efficaces dans la prise en compte efficiente des populations clés dans la réponse au VIH et au Sida, dans une dynamique de non stigmatisation et de non-discrimination».
La question de l’homosexualité demeure un tabou dans la société burkinabè, attachée en très grande majorité aux valeurs ancestrales et religieuses.
En mars 2016, lors d’une visite à Ouagadougou dans un hôpital catholique, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-Moon avait appelé à de «la compassion» envers les homosexuels et à les prendre en compte dans la lutte contre le VIH/SIDA.
«Le repère de l’Eglise, c’est l’Evangile (…) il ne faut pas imposer un point de vue, de façon unilatérale. Ça serait une dictature, la dictature de la pensée unique», avait tranché séance tenante, le chef de l’Eglise catholique du Burkina, le Cardinal Philippe Ouédraogo.
On rappelle également, qu’en octobre 2013, un groupe de jeunes avaient manifesté à Ouagadougou contre un projet municipal de prévention du Sida au sein des «groupes spécifiques».
«Il ne s’agit nullement pour les élus locaux d’encourager ou de soutenir ces groupes spécifiques que sont les prostituées et surtout les homosexuels car ces pratiques sont contraires à la morale, à nos convictions religieuses, à nos mœurs et à nos convictions personnelles», avait réagi le maire d’alors de Ouagadougou, Marin Casimir Ilboudo.
Agence d’Information du Burkina
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