Dans le cadre des Journées européennes du développement (JED), à Bruxelles en Belgique, un panel de haut niveau a été co-animé par le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, dans l’après-midi du mercredi 15 juin 2016. Les échanges ont porté sur l’Objectif de développement durable n°16 rélatif à la promotion de sociétés pacifiques dans le monde.
Un des points saillants des 10es Journées européennes du développement (JED) a été le panel de haut tenu le mercredi 15 juin 2016. Les débats se sont articulés autour de l’axe n° 16 des Objectifs de développement durable (ODD) qui prône la promotion de l’avènement de sociétés pacifiques et ouvertes pour un développement durable. Parmi les panélistes, il y avait le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré et son homologue de la République centrafricaine, Faustin Archange Touadéra. Ces deux personnalités ont partagé avec les participants leurs visions du développement. Dans son exposé, Roch Marc Christian Kaboré a, d’emblée, souligné que les pays africains ont les mêmes défis liés, entre autres, à l’accès à l’éducation (surtout des filles), à l’emploi des jeunes, aux infrastructures (dans tous les domaines) et à l’accès à l’internet. Pour affronter ces challenges, a-t-il indiqué, les pays de l’UEMOA, de la CEDEAO et du G5 Sahel sont en train de conjuguer leurs efforts, avec le soutien de l’Union européenne (UE). Spécifiquement sur le volet économique, il a fait savoir que son pays compte mettre l’accent sur la création de barrages pour l’irrigation des cultures. Cela doit, à son sens, être accompagné par une amélioration des semences à travers la recherche scientifique. Toute chose qui va permettre de trouver des variétés adaptées aux cycles pluviométriques. En un mot, le chef de l’Etat tient à une modernisation réelle de l’agriculture burkinabè.
Donner de l’espoir aux jeunes
Le président centrafricain, Faustin Archange Touadéra, lui, a dit que la pauvreté est le lit des conflits. « Quand les jeunes n’ont plus de vision pour l’avenir. Lorsqu’ils n’ont plus de repère, ils sont prêts à s’intéresser à toutes les propositions qu’on leur fait », a-t-il fait remarquer. Par ailleurs, pour donner une idée des inconvénients de ces conflits, il a présenté quelques chiffres sur son pays, qui vient à peine de sortir d’une guerre civile. Il a mentionné que la Centrafrique compte actuellement entre 450 000 et 600 000 réfugiés, 45 000 déplacés internes et une crise humanitaire qui touche 60% de la population. A l’occasion, il a traduit ses reconnaissances à l’Union européenne qui s’est engagée à ses côtés pour remettre le pays sur les rails. En attendant, a relevé M. Touadéra, il faut vite aller au désarment des milices et à la réconciliation nationale. Deux conditions sine qua none pour amorcer le développement. Il a affirmé que les discussions avec les groupes armés, dont certains ont des revendications politiques, ont été entamées. Un jeune leader maroco-libyen, Marouane Bakit, co-animateur du panel, a estimé qu’une des causes de l’extrémisme violent est l’isolement social qui crée un désir d’appartenance chez les jeunes. De ce fait, il a suggéré qu’il y ait un partenariat franc entre les gouvernements et les jeunes. Un participant a, de son côté, plaidé auprès des chefs d’Etat et de l’UE pour qu’ils mettent les autorités locales, les maires en l’occurrence, au centre des actions de réconciliation et de réintégration sociale des populations. La vice-présidente de la Commission européenne, haute représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Federica Mogherini, une grande connaisseuse de l’Afrique, a insisté sur l’intérêt que les pays d’Europe ont à soutenir les pays les moins avancés. C’est dans ce sens qu’elle a souligné que : « les ODD ne sont pas de la charité, mais ils sont à l’avantage de tous, car nous ne pouvons pas vivre en paix si nos voisins ont des problèmes ».
Daniel ZONGO
(Envoyé spécial à Bruxelles en Belgique)