La coordination régionale du centre du Syndicat des travailleurs de l’action sociale (Syntas) était en sit-in dans la matinée de ce mercredi 15 juin, à Ouagadougou, devant son ministère de tutelle. Elle entendait ainsi protester contre des «nominations népotistes» qui aurait cours dans leur ministère. Une lettre de protestation a été adressée à l’attention de la ministre de la Femme, de la Solidarité nationale et de la Famille.
C’est suite à l’appel du bureau national, lancé lors d’une conférence de presse le 1er juin dernier, que la coordination régional du centre du Syntas observait un sit-in ce jour. Selon le coordonnateur régional dudit syndicat, Jean Baptiste Badolo, que nous avons rencontré après le sit-in, «Il s’agissait de faire part de notre mécontentement suite à un certain nombre de mesures dont principalement les nominations népotistes et fantaisistes qui ont été prononcées lors du conseil des ministres du 27 avril 2016». C’est, dit-il, la raison principale ayant conduit à la manifestation devant le ministère de la Femme, de la Solidarité nationale et de la Famille ce mercredi.
A en croire leur porte-parole, bien avant d’en arriver là, des mesures avaient été prises au préalable en vue d’attirer l’attention des autorités administratives sur la situation qui prévaut. Ainsi, au sortir d’une rencontre entre les deux parties, les supérieurs hiérarchiques auraient reconnu la pertinence des préoccupations contenues dans leur plateforme revendicative.
Cependant, «ces derniers ont fait la sourde oreille face à nos revendications. Pis, ils ont procédé à l’installation dans leurs nouvelles fonctions des personnes nommées », s’indigne Jean Baptiste Badolo. Avant de poursuivre : « face à une telle situation, le bureau national a invité l’ensemble des coordinations du syndicat à organiser des sit-in dans le but de protester contre les nominations dévalorisantes ».
Le Syntas reproche aux autorités d’avoir nommé à des «postes techniques» au sein du ministère quatre personnes externes, dont deux professeurs certifiés, un administrateur civil et un autre dont la fonction n’aurait pas été précisée. «Au moment où, nos écoles manquent d’enseignants, s’il faut débaucher alors c’est qu’il y a problème. Il en est de même pour les administrateurs civils», s’offusque M. Badolo, qui dit déplorer le fait que ces personnes nommées n’ont pas été formées dans le domaine qui est le leur.
A cela, s’ajoute la question relative aux personnels des garderies populaires. Aux dires du coordonnateur régional du Syntas, ceux-ci, en tant que pionniers de l’éducation de la jeune enfance, ont toujours travaillé sans statut professionnel, «et cela constitue un véritable problème depuis plus de 31 ans».
A travers cette protestation, le Syntas dit demander de se pencher sur leurs doléances. «Sinon autrement, l’histoire retiendra que c’est sous sa conduite que le ministère a été souillé de la plus honteuse et abjecte des taches», prédit le syndicat, qui réclame l’annulation sans conditions desdites nominations.
Si des réponses satisfaisantes ne sont pas données à ces préoccupations, d’autres actions seront entreprises dans l’optique de l’aboutissement de «nos justes et légitimes revendications», prévient le Syntas.
Guy Serge Aka