A l’initiative de la fondation Konrad Adenauer, le directeur général de l’Association économique germano-africaine, Christoph Kannengiesser, séjourne au Burkina Faso depuis ce 13 juin 2016. Au cours de ce voyage, l’hôte allemand rencontrera des personnalités de divers domaines, en vue d’implanter les bases d’une meilleure collaboration entre l’Allemagne et le Burkina Faso. A cet effet, une rencontre avec les hommes de médias a eu lieu ce lundi 13 juin. Il s’agissait à cet effet d’échanger autour du thème «Quels sont les défis actuels de l’immigration sur l’économie allemande».
«Nous sommes au début d’une histoire en matière de collaboration entre nos deux Etats, nous sommes là pour tâter le terrain», martèle Christoph Kannengiesser. Il explique que s’il séjourne au Burkina Faso, c’est pour en apprendre un peu plus sur le pays, «notamment sur les potentialités dans le secteur de la coopération économique entre l’Allemagne et le Burkina Faso», affirme-t-il.
Cependant, il reconnait qu’actuellement, les relations entre le Burkina Faso et le secteur privé allemand sont assez faibles. Il n’y a que deux grandes entreprises qui ont entamé une «collaboration franche» avec le Burkina Faso, notamment dans les domaines de la santé et de l’énergie.
Pour le directeur général de l’Association économique Germano-Africaine, cette faible présence d’hommes d’affaires allemands au niveau de la sous-région ouest-africaine s’expliquerait par le fait que: «l’Afrique de l’Ouest, n’est pas une destination privilégiée pour les entreprises allemandes, et cela notamment à cause de plusieurs facteurs dont celui de la langue qui constitue une véritable barrière».
A propos du défi de l’immigration en Allemagne, il faut souligner que l’année 2015 fut assez exceptionnelle. C’est à peu près un million d’immigrants qui ont foulé le sol allemand. Ces derniers, pour la plupart, venaient de la Syrie et de l’Afghanistan. Et pour Christoph Kannengiesser, le défi pour un tel pays réside en l’intégration de ces migrants, même si cela pose un véritable problème. Par ailleurs, il estime que l’Allemagne devrait être en mesure de pouvoir s’occuper de ces personnes venant des pays où la situation est assez fragile.
C’est en cela que l’Allemagne et l’Union Européenne travaillent à l’élaboration d’une nouvelle stratégie de collaboration avec certains pays à fort taux d’immigrés dont notamment ceux de l’Afrique du Nord. «Le défi pour l’Allemagne est d’intégrer le plus grand nombre de ces migrants n’ayant pas une grande capacité au niveau de la langue, mais aussi dont le niveau d’instruction n’est pas assez élevé (non qualifiés). Le marché du travail est capable d’absorber un bon nombre d’immigrants, qui remplissent ces conditions», a fait remarquer M. Kannengiesser durant cette causerie avec les journalistes.
Dans l’optique de faire face à ce défi, une législation est mise sur pied permettant d’ouvrir des portes pour l’immigration qualifiée, d’où le fait que des discussions sont en cours à ce sujet depuis une dizaine d’années, au pays d’Angela Merkel. « En termes de perspectives, notamment dans le domaine du secteur privé, des efforts sont consentis en vue d’aider le gouvernement dans la prise en charge des migrants », conclut Christoph Kannengiesser. Après avoir souligné que, pour ce qui est de l’immigration des pays de l’Afrique subsaharienne, l’Allemagne ne figure pas parmi les destinations les plus prisées.
Guy Serge Aka