Les représentantes des femmes bénéficiaires du Fonds burkinabè pour le développement économique et sociale (FBDES), guichet spécial de financement du Programme socioéconomique d’urgence de la Transition (PSUT), ont tenu un sit-in ce mardi 14 juin 2016 à Ouagadougou devant le siège de ladite structure. Après un mouvement d’humeur de l’ensemble des bénéficiaires le 17 mai dernier devant le Premier ministère, c’était autour des femmes de manifester leur ras-le-bol contre le non décaissement de leurs crédits.
Les autorités de la Transition politique au Burkina Faso dans le but « de venir en aide » aux Burkinabè avait adopté le 16 mars 2015 le Programme socioéconomique d’urgence de la Transition (PSUT). Ledit programme avait deux volets : la construction d’infrastructures socioéconomiques au profit des populations et le financement des projets de jeunes et femmes au niveau de 4 fonds: le FBDES, le FAPE, le FASI et le FAIJ.
Les projets de 3 502 postulants avaient été retenus pour financement dans l’ensemble des quatre structures de financement. Selon les explications de Mariama Natama, l’une des bénéficiaires qui n’a pas encore reçu son prêt de 13,7 millions de F FCFA, «à ce jour seulement 801 bénéficiaires sur les 3502 soit 22,8% ont reçu une première tranche des fonds d’investissements et cela depuis le mois de janvier 2016».
Et selon cette transformatrice de produits laitiers résidant à Fada N’Gourma, le reste de 2 700 personnes tout guichets confondus sont toujours en attente de leur premier décaissement.
« Beaucoup d’entre nous les bénéficiaires, vivent de nos jours dans une situation de désillusion, de déception, de désespoir, de perte de confiance et s’interrogent sur la conduite à tenir (…). Plusieurs d’entre nous, ont à titre préventif, commencer les préfinancements de leurs activités. Certains pour louer des locaux, d’autres pour passer des commandes d’équipements. Les cas sont nombreux et divers. C’est la désillusion totale. Tout ceci parce que les décaissements étaient imminents… ». Tel a été le cri de cœur lancé par Mme Natama dans son propos liminaire avant la remise de la correspondance signée du groupe au premier responsable du FBDES.
Ce que ces femmes et jeunes reprochent aux structures concernées et surtout au FBDES, c’est leur manque de communication, l’absence d’éclaircissements et de chronogramme des décaissements. Au nom de la continuité de l’Etat, ces femmes et jeunes présents devant le FBDES ce mardi, demandent au gouvernement de tout faire pour que le processus de décaissement reprenne.
En remettant la correspondance au directeur du FBDES, les manifestantes espèrent qu’elle interpellera « toute autorité à quelque niveau que ce soit, dont l’action pourrait déclencher l’aboutissement heureux de ce processus ».
Blaise Kiemdé, directeur du FBDES, qui a reçu les doléances des mains des femmes, a promis de transmettre leurs préoccupations à qui de droit. Il les a invités à garder patience car il fera de son mieux pour que les autorités compétentes puissent entendre leur cri.
Malgré tout, pour ces femmes, le mot «restez à l’écoute n’est plus audible» à leurs oreilles. Et elles promettent de revenir les prochains jours avec leurs enfants si aucune ligne ne bouge.
Dimitri Kaboré