La Commission électorale nationale indépendante (CENI) a organisé, le 14 juin 2016 à Ouagadougou, un atelier régional de capitalisation des acquis et faiblesses des élections présidentielle et législatives du 29 novembre 2015 et des élections municipales du 22 mai 2016. La cérémonie a eu lieu à l’hôtel de ville en présence de Me Barthélémy Kéré, président de la CENI, et des membres des différents démembrements.
La proclamation définitive des résultats des élections municipales du 22 mai par le Conseil d’Etat marque la fin d’un marathon électoral qui a commencé le 29 novembre 2015 avec les élections présidentielle et législatives, et le retour à l’ordre constitutionnel normal. L’heure est donc au bilan au niveau de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et de ses démembrements (CECI, CEIA et CEPI). Pour ce faire, un atelier de capitalisation des acquis des élections se tient dans chaque région et ce, pour préparer un atelier national prévu les 28 et 29 juin à Ouagadougou.
Pour la région du Centre, Me Barthélémy Kéré, qui est également le commissaire de la CENI en charge de la région, a rencontré les différents membres des démembrements pour tirer les enseignements des élections depuis 2015. Le premier point positif souligné par Me Kéré est l’introduction du fichier électoral biométrique depuis 2012 qui, à l’en croire, « a permis de réconcilier les Burkinabè avec leur fichier électoral et contribué à assurer la crédibilité des élections ». Le président de la CENI salue le bon déroulement des différents scrutins dans toutes les provinces et spécifiquement dans la région du Centre, malgré un calendrier électoral très chargé. Il félicite donc les différents membres des démembrements pour les efforts qu’ils ont consentis, souvent dans des conditions précaires et difficiles. Pour traduire la reconnaissance de la CENI, des attestations de mérite ont été remises aux membres de ces démembrements.
Selon Zakaria Bagué, rapporteur de la Commission électorale, les recommandations formulées lors des élections présidentielle et législatives ont été prises en compte pour les municipales d’où une meilleure organisation. Il s’agit de : l’implication des démembrements dans le recrutement et la formation des membres des bureaux de vote, la mise à disposition très tôt du matériel et des documents électoraux, et l’octroi de matériel informatique et de communication à certains démembrements. Mais, selon Maurice Dipama, président de la CEIA de l’arrondissement 5, « tout ne peut pas être parfait ».La principale difficulté a résidé dans la prise en charge des membres des démembrements. Il dénonce ainsi « la faiblesse et la disparité des traitements financiers entre certains acteurs impliqués dans le processus électoral ». « Il est gênant de voir, qu’en quelques heures de travail, certains sont indemnisés cinq à six fois plus que d’autres qui ont travaillé durant tout le processus », a déclaré le représentant des CEIA. Sur ce point, Me Kéré a tenu à apporter une précision. « Toutes les rémunérations qui sont données dans le cadre de la CENI sont déterminées par un décret pris en Conseil de ministres sur initiative du ministre des Finances. Nous ne sommes pas encore parvenus à faire modifier ce décret, mais nous gardons espoir », a-t-il expliqué.
Les autres faiblesses mentionnées sont liées au problème de sécurité, à la qualité de certains matériels et documents électoraux et à leur conditionnement. Pour finir, les membres des démembrements ont fait des propositions à la CENI pour améliorer leur travail. Ils proposent notamment, « le relèvement des indemnités de session de 2 000 F à 5 000 F par jour, l’octroi d’une indemnité spéciale de 50 000 F par jour (la veille, le jour et le lendemain du scrutin) aux membres des démembrements pour réduire les disparités ». Toutes ces propositions seront reversées dans le Rapport final qui sera transmis aux plus hautes autorités.
Hugues Richard Sama (Stagiaire)