L’Association des créateurs burkinabè de France (ACBF) a encore tenu le pari de l’organisation de l’événement culturel bien prisé des Burkinabè de France : la Nuit du Faso danfani. C’était le 4 juin 2016, au 56, avenue du président Wilson, 93210 la plaine Saint-Denis à Paris.
Des évènements culturels des Burkinabè vivant en France, il en existe. Mais celui qui fait l’unanimité semble être la Nuit du Faso danfani. Nombreux étaient donc les Burkinabè de l’Hexagone qui piaffaient d’impatience, pour cette 2ème édition, la 1ère tenue en 2015, ayant tenu toutes ses promesses. Mais voilà qu’à jour J-2, la Seine se fâche et inonde ainsi certains quartiers. Et justement Saint-Denis, quartier où devrait avoir lieu la soirée, était concerné. Comme le malheur ne vient jamais seul! De fait, jusqu’à la veille de la soirée, le comité d’organisation n’a enregistré que la seule contribution financière de la Loterie nationale du Burkina (LONAB), de la kyrielle des sponsors et partenaires annoncés. Du coup, il fallait déborder d’optimisme pour croire à la tenue à bonne date de la cérémonie. Mais comme le dit l’adage, là où s’abat le découragement, s’élève la victoire des persévérants. Il y a eu donc plus de peur que de mal, car l’ACBF a bien mouillé le maillot pour honorer le rendez-vous tant attendu, le 4 juin 2016. Cette combativité, le ministre burkinabè en charge de la culture, Tahirou Barry, qui a fait le déplacement en qualité de patron de la cérémonie, l’a relevée dans son intervention et a souhaité que cela fasse tache d’huile. Aussi, il a indiqué que le Faso danfani fait partie intégrante de l’identité culturelle burkinabè au même titre que « le jeans est aux Américains ce que le costume est aux Anglais ». En somme, selon le ministre Barry, la soirée du Faso danfani valorise « notre patrimoine matériel et est une tribune pour penser maintenant à la nécessité de transformer industriellement le coton cultivé par nos paysans ». Déjà, à entendre le patron de la soirée, le pagne made in Burkina nourrit 80 000 femmes. Quid des hommes et des intermédiaires ?
Défilé de mode
Intervenant à la cérémonie, Paul Tiendrébéogo, qui a représenté le Larlé Naaba, parrain de la cérémonie, a aussi loué l’initiative de l’ACBF et a plaidé pour la transformation industrielle du coton burkinabè sur place. Dans son discours, le président de l’ACBF, Georges Pascal Kaboré, a dit que la Nuit du Faso danfani vise à prouver que le pagne produit par les tisserands burkinabè « peut servir à confectionner tout ce qu’on puisse imaginer dans le domaine de la création et de l’art vestimentaire ». Pour joindre l’acte à la parole, quatre créateurs ont, tour à tour, exposé au détour d’un défilé, leurs chefs-d’œuvre au grand plaisir des convives bien endimanchés. Ces créateurs avaient pour noms, Georges de Baziri avec la collection GX 226, De La Sébire (Angely’s Mode), Georges Kaboré (collection Gandaogo) et Myriam Yaméogo avec la griffe Ymar Mode. Et pendant qu’on défilait, l’animateur Waguess déroulait les sonorités du terroir et Alino Faso qui a officié en qualité de maître de cérémonie, commentait et expliquait dans les détails près, le sens et les non-dits de chaque tenue. D’ailleurs, ses efforts ont été reconnus par l’association Taafé-Fanga qui lui a décerné un trophée. La Nuit du Faso danfani se voulait aussi une soirée au cours de laquelle les invités devraient se sentir comme au Faso. C’est ce qui a justifié la présence des artistes comme Prince Wendemi, Dicko Fils (le kundé d’or 2016). Chacun a apporté sa touche pour tenir en haleine les « kosweto » en fête au bord de la Seine.
Konwoman Rufin PARE