L’Association burkinabè pour l’intégration des personnes albinos (ABIPA) a commémoré, le lundi 13 juin 2016 à Ouagadougou, la journée internationale de sensibilisation à l’albinisme.
C’est par la résolution 26/10 du 26 juin 2014, que les Nations unies ont marqué leur volonté de célébrer, le 13 juin de chaque année, la Journée internationale de sensibilisation à l’albinisme (JISA). Commémorée pour la première fois à l’international en 2015, le lundi 13 juin 2016, l’Association burkinabè pour l’intégration des personnes albinos (ABIPA) a voulu marquer d’une pierre blanche la commémoration de cette 2e JISA au Burkina Faso. Cette édition s’est tenue sur le thème : « Diversité, inclusion et protection des droits des personnes albinos au Burkina Faso ». Pour le président de l’ABIPA, Fabéré Sanon, si la situation des personnes albinos n’a pas atteint les pics alarmants que l’on connaît ailleurs, au Burkina Faso, elle est loin d’être reluisante. Selon lui, la reconnaissance au « pays des Hommes intègres » des personnes albinos comme des citoyens à part entière est une réalité. Cependant, il a précisé que leur capacité, leur inclusion et leur acceptation comme partie intégrante de la société demeurent une problématique. D’après le premier responsable de l’ABIPA, les albinos sont victimes dans certains milieux de préjugés, stigmatisations, stéréotypes, marginalisation, rejets, tentatives d’enlèvement... Les problèmes de santé et d’intégration, a indiqué M. Sanon, sont des difficultés majeures qui compromettent la réalisation de leur plein potentiel de vie et leur épanouissement. A l’en croire, sur le plan sanitaire les personnes atteintes de l’albinisme ont des difficultés de vue. D’où le fort taux d’analphabétisme chez elles. «Beaucoup ne sont pas reçus à l’école et celles qui sont inscrites connaissent une déscolarisation, faute de prise en charge », a-t-il fait comprendre. Avant d’ajouter que les problèmes sanitaires de cette frange de la population sont les plus durement ressentis.
Il a dit que les expositions imprudentes et prolongées au soleil, a affirmé le président de l’ABIPA, sont sources des cancers de la peau. « De 2006 à 2015, treize personnes en sont décédeés, dont huit pour la seule année 2006. Huit cas formellement sont actuellement en cours ou en attente d’être pris en charge », a soutenu Fabéré Sanon. L’appropriation et la prise à son compte de la célébration de la JISA, la prise en charge des cancers de la peau chez les personnes albinos en attendant la finalisation et l’adoption par le gouvernement de la stratégie de réadaption, l’accélération de la délivrance des cartes d’invalidé les personnes atteintes d’albinisme sont entre autres, recommandations faites par l’ABIPA. C’est pourquoi, le président de l’ABIPA, Fabéré Sanon a demandé à l’Etat de se saisir de la question de l’albinisme afin que l’association ne soit pas, à la manière du valeureux Don Quichotte, la seule à lutter contre les moulins à vent. L’ABIPA a été créée en 1999. Elle a, entre autres, pour objectifs, d’informer, sensibiliser les populations à l’albinisme, lutter contre toute forme de discrimination, d’exclusion et de marginalisation des personnes albinos.
Boudayinga J-M THIENON