Faut-il ou non un sénat dans le climat sociopolitique actuel au Burkina Faso? Laissons le soin aux pros et anti-sénat de se prononcer sur cette interrogation.
La réponse à cette question engage une autre qui ne doit pas nous faire perdre de vue bien d'autres débats, aussi importants qu'urgents et qui ont pour noms la vie chère, les délestages, l’insécurité routière et celle des personnes et des biens, la corruption galopante, la prochaine rentrée scolaire, l'état de délabrement avancé de la plupart de nos centres de santé, le cimetière des droits humains que sont devenues nos prisons, etc.
Les Latins, gens sages s'il en fut, disent "Primum vivere, deinde philosophari". Vivre d'abord, philosopher après.
Dans le contexte burkinabè, cela signifierait exactement qu’il vaut mieux se préoccuper d’abord de desserrer l'étau de la pauvreté et de misère et de penser après à courir après à accepter ou combattre un sénat. Chaque chose en son temps et à sa place. Au regard de quoi, le contexte de crise que vit actuellement le Burkina impose, humainement et moralement, d'orienter nos énergies vers des cibles qui attendent des réponses claires et urgentes. La bagarre autour de la mise en place du Sénat, certes légitime dans le contexte démocratique du Burkina, ne doit pas nous éloigner des questions vitales. Du reste, comme l’énonce l’adage populaire, «ventre affamé n’a point d’oreille».