Energies renouvelables : le biodigesteur pour vaincre la faim

News

Société

Article

Société

Publié le lundi 13 juin 2016 | Sidwaya

© Autre presse par DR
Energies renouvelables : le biodigesteur pour vaincre la faim

Lors de la Journée nationale du paysan (JNP), qui s’est tenue, du 28 au 29 avril 2016, à Tenkodogo, le président du Faso a visité une unité de biodigesteur dans la Ferme laitière avicole et agricole (FLAVIA) de M. Christian Kaboré. Cette initiative confirme qu’il existe une volonté politique claire de promouvoir cette technologie qui peut révolutionner la vie en milieu rural.

Le biodigesteur est un dispositif qui permet de produire du biogaz en milieu anaérobique à partir des déjections animales. L’occasion pour les responsables du programme de montrer que cet outil, en plus de produire une énergie renouvelable, crée, non seulement des emplois, mais aussi contribue à augmenter les rendements agricoles. "Nous sommes présents à cette 19e édition de la Journée nationale du paysan parce que nous estimons que le thème « Agriculture et lutte contre le chômage : développer et soutenir l’entrepreneuriat agro-sylvo-pastorale, halieutique et faunique pour l’insertion socio-économique des jeunes » est en phase avec ce que le Programme national de biodigesteurs(PNB-BF) fait sur le terrain", a indiqué le coordonnateur du PNB-BF, Xavier Bambara. Il a expliqué que le programme contribue à la création de métiers verts. "Nous avons formé environ 400 maçons spécialisés dans la construction et le service après-vente des biodigesteurs dans les treize régions. Il y a également des métiers qui émergent comme la vente du compost issu du biodigesteur. Des jeunes peuvent se professionnaliser et commercialiser ce compost à des unités agricoles et à des producteurs privés", a-t-il affirmé. Il a également révélé que l’activité a déjà permis de créer en moyenne 200 emplois permanents et au moins 400 emplois d’aide-maçons. Ce qui permet d’occuper des jeunes et de les détourner des mauvais comportements dans leur lieu de résidence.

Le coût de construction du biodigesteur en baisse

Selon le coordinateur du PNB-BF, Xavier Bambara, le biodigesteur est aujourd’hui plus accessible pour deux raisons. La première raison est que sur le plan technique, ils ont réussi à mettre au point, un nouveau design entièrement conçu au Burkina qu’ils ont baptisé « Faso Bio 15 » qui est vulgarisé depuis le mois de mars 2015. Ce modèle coûte en moyenne 320 000 fCFA en tenant compte du montant de la subvention de 160000F CFA fournie par le gouvernement. C’est ainsi qu’au lieu, par exemple, de 20 sacs de ciment pour construire l’ancien modèle, le nouveau modèle ne nécessite que dix sacs de ciment. Ensuite, pour améliorer l’accessibilité, le PNB-BF a signé des conventions avec quatre Institutions de micros finances(IMF)des régions du Sahel, du Nord, du Centre et du Centre-Sud. Ce qui permet de mettre à la disposition des ménages qui le souhaitent, un crédit. Ce crédit est entièrement dédié à la technologie du biodigesteur.
Le programme présidentiel prévoit équiper 40 000 ménages en biodigesteur. En termes de perspectives, le programme a pour ambition d’opérationnaliser la construction de 8 000 ouvrages par an sur les cinq prochaines années. "Nous allons voir avec le ministère de tutelle et tous les autres acteurs comment véritablement on peut mettre en route le programme présidentiel de manière à ce qu’effectivement d’ici 2020 les 40 000 biodigesteurs puissent être installés pour des ménages en milieu rural" a indiqué Xavier Bambara. Pour M. Bambara si l’engagement présidentiel qui consiste à faire en sorte que 40 000 ménages disposent du biodigesteur est appliqué, il est certain qu’au terme du quinquennat, les effets seront suffisamment perceptibles car le monde rural va se développer et un certain nombre de contraintes souvent égrenées tels, la faible productivité agricole, les problèmes énergétiques, la déforestation, la faiblesse des rendements scolaires, vont être levées. Enfin, le programme souhaite qu’au terme de cette seconde phase, des acteurs privés puissent s’approprier la technologie et prendre le relais au cas où le programme s’arrête. "Dans la région du Centre-Est, nous avons une première entreprise qui est le Centre de ressources et de construction de biodigesteur (CRCB) qui est basé à Koupéla et qui, déjà, apparait comme le pionnier en la matière, bientôt ce sera le Centre-Nord et les autres régions pourront suivre progressivement", a-t’ il fait savoir.

Ali OUEDRAOGO
(collaborateur)