Le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, a participé le 8 juin 2016 à New York à une rencontre sur le VIH/SIDA. De retour à Ouagadougou le jeudi 9 juin, le chef de l’Etat a animé une conférence de presse à sa descente d’avion à l’aéroport international de Ouagadougou pour faire le bilan de son séjour aux USA.
C’est à 12h15 que le Pic Nahouri, avec à son bord, le président du Faso et sa délégation, s’est immobilisé sur le tarmac de l’aéroport international de Ouagadougou, ce jeudi 9 juin 2016. Parti à New York le 6 juin dernier, le président du Faso a participé à une rencontre sur le VIH/SIDA au siège des Nations unies. En marge de cette rencontre de haut niveau, le chef de l’Etat a rencontré des personnes-ressources pour échanger sur des sujets d’intérêts communs. Pour Roch Marc Christian Kaboré, qui a animé une conférence de presse à sa descente d’avion à l’aéroport, le bilan de cette mission est positif. «Je voudrais d’abord dire qu’au cours de cette rencontre, nous avons partagé l’expérience du Burkina Faso dans le cadre de la lutte contre le VIH/SIDA et les IST et surtout montré que le taux de prévalence au Burkina Faso est de 0,9%. Il se situe donc maintenant en dessous de 1%. Ce qui marque une progression assez significative», a indiqué le président du Faso. Selon lui, cette rencontre sur le VIH/SIDA a été une occasion pour les acteurs d’échanger sur la prévention de la maladie, combat qu’il faut mener simultanément avec le traitement à travers la disponibilité des médicaments antirétroviraux. «D’un côté, il faut qu’il y ait la prévention pour éviter la transmission de la maladie, mais en même temps il faut aussi trouver des médicaments antirétroviraux pour ceux qui sont affectés. Si on ne mène pas ces deux combats en même temps, malgré les efforts significatifs que nous avons connus, il peut y avoir des rebonds de la maladie», a reconnu le président Roch Marc Christian Kaboré. Selon les prévisions de l’ONUSIDA, a-t-il poursuivi, si un quart des investissements sur le SIDA était mis sur la prévention, des avancées significatives auraient pu être notées dans la lutte contre la maladie. Pour lui, il faut mettre l’accent sur la prévention à travers la sensibilisation et l’informer sur l’ensemble des techniques de prévention et travailler pour minimiser la transmission de la mère à l’enfant.
Faible mobilisation des chefs d’Etat africains à New York
Le chef de l’Etat a indiqué que la question du financement de la lutte contre le VIH/SIDA a été aussi au menu des échanges de cette rencontre de New York. Pour que la maladie soit éradiquée d’ici à 2030, de l’avis du conférencier, il faut forcément de l’argent et une mutualisation des efforts dans la lutte. «C’est pourquoi un appel a été lancé à tous les pays nantis de bien vouloir faire en sorte que le Fonds mondial de lutte contre le SIDA puisse être doté de fonds nécessaire et que chaque pays fasse en sorte que 15% de son budget soit alloué à la santé», a soutenu le président du Faso. Il s’est agi au cours des échanges, à entendre Roch Marc Christian Kaboré, de focaliser le financement de la lutte contre le VIH/SIDA sur l’Afrique subsaharienne, l’une des régions les plus touchées par la maladie. «De ce point de vue, si nous considérons l’ensemble des investissements faits dans la santé, l’Afrique subsaharienne ne bénéficie que moins de 1% de ces investissements, ce qui est insignifiant. En outre, moins de 2% des médicaments antirétroviraux sont fabriqués en Afrique. Ce qui signifie que tous les médicaments antirétroviraux sont fabriqués ailleurs», a regretté le chef de l’Etat. Il est donc nécessaire, de l’avis de Roch Marc Christian Kaboré, que l’Afrique ait aussi les moyens de fabriquer ses propres médicaments même si c’est dans le cadre de ses espaces communautaires. Malgré l’importance de cette rencontre de New York, Roch Marc Christian Kaboré a déploré l’absence de nombreux chefs d’Etat africains à ce rendez-vous. Cette visite de travail du président à New York a été une occasion pour lui de rencontrer des personnes-ressources pour discuter des sujets d’intérêts communs. Il s’est agi du secrétaire général de l’ONU, de l’administrateur général du PNUD et du secrétaire exécutif de l’ONUSIDA.
Lassané Osée OUEDRAOGO