La Cour des comptes tient les 8 et 9 juin 2016 à Ouagadougou, un atelier sur le dispositif de contrôle pour le Burkina Faso dans le nouveau cadre harmonisé des finances publiques de l’UEMOA.
Les premiers responsables de la Cour des comptes veulent la hisser au rang d’Institution supérieure de contrôle des finances publiques (ISC) performantes. C’est pourquoi, ils organisent les 8 et 9 juin 2016 à Ouagadougou, un atelier pour réfléchir au dispositif de contrôle nécessaire au Burkina Faso dans le nouveau cadre harmonisé des finances publiques de l’UEMOA. Cette rencontre qui voit la participation d’ISC-sœurs du Benin, du Cameroun, de la France, du Maroc et du Sénégal, vise à aboutir à une compréhension commune du rôle, de la place et de l’importance du contrôle dans la gestion des finances publiques. Ainsi les participants échangeront sur le statut, l’organisation et le fonctionnement de la Cour des comptes, les mécanismes de collaboration et de coopération entre les institutions de contrôle.
Selon le Premier président de la Cour des comptes, Noumoutié Herbert Traoré, les résultats de ces travaux serviront d’outil de plaidoyer auprès des plus hautes autorités du pays pour la mise en conformité de son institution avec les normes internationales. Car pour lui, après une décennie d’existence, la Cour des comptes souffre encore de problèmes liés aux questions fondamentales d’indépendance et d’autonomie administrative et financière. Et pourtant, a-t-il poursuivi, l’insurrection populaire de 2014 a marqué un nouveau tournant en matière des finances publiques pour le Burkina Faso. «Jadis spectateurs passifs, les jeunes aujourd’hui s’intéressent, voire être acteurs dans la gestion des finances publiques», a-t-il indiqué. Et d’ajouter qu’au plan régional, l’on observe l’adoption et l’internalisation progressive des directives de l’UEMOA par les Etats pour une amélioration du bien-être des populations via une gestion saine et optimale des finances publiques. De tout ce qui précède, le Premier président pense qu’il est nécessaire de réfléchir au rôle et la place des corps de contrôle, et des mesures pour rendre efficaces et efficients, les résultats de leurs travaux.
Le chef de file des partenaires techniques et financiers, Jean Lamy, ambassadeur de l’Union européenne au Burkina Faso, a relevé que le contexte actuel de contrôle des finances publiques dans l’espace UEMOA, commande des adaptations indispensables au niveau de la Cour des comptes du Burkina Faso. Il a laissé entendre que le rôle des partenaires techniques et financiers n’est pas d’imposer un modèle au Burkina Faso mais de partager avec lui, les meilleures pratiques en matière de contrôle des finances publiques. Il a rappelé la déclaration universelle des droits de l’Homme de 1789 qui énonce que : «la société a droit de demander des comptes à tout agent public de son administration». Pour Jean Lamy, la bonne gestion de l’argent du contribuable est la condition de l’efficacité des politiques publiques. C’est pourquoi, a-t-il rassuré, les partenaires appuient les dispositifs qui permettent de garantir la bonne utilisation des deniers publics pour l’atteinte des objectifs que se fixe le pays en matière de développement.
La tenue de cet atelier a été une occasion pour le chef de file des partenaires techniques financiers de remettre les clés de cinq véhicules au Premier président de la Cour des comptes. Cette acquisition s’inscrit dans la mise en œuvre d’un accord de financement commun.
Adama SEDGO