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Epreuves du CEP : la cloche a sonné pour le "vrai" examen
Publié le mercredi 8 juin 2016  |  L`Observateur Paalga
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© aOuaga.com par A.O
Le ministre de l`Education nationale et de l`Alphabétisation (MENA), Samadou Coulibaly, a officiellement lancé la session 2015 du Certificat d`études primaires (CEP) le 9 juin 2015 à Ouagadougou




348 613 élèves sont, depuis hier 7 juin 2016, à la conquête du premier parchemin de notre système éducatif. Autorités, parents, enseignants, élèves bref le monde scolaire est à pied d'œuvre pour la réussite de cette session dont le nombre de candidats connaît une hausse de 5,43% par rapport à la précédente. Pour les premiers concernés c'est le vrai examen comme l'ont dit ceux de l'école de Saaba B où les autorités régionales du Centre ont lancé officiellement la session. En dehors des noms kilométriques qui causent quelques soucis aux enfants et des erreurs sur leur carte, aucun incident majeur n'a été constaté sur le terrain ou du moins dans la région du Centre que nous avons sillonnée.

"Je cite un homonyme du mot sain : sein et un adjectif dérivé du mot jour : journalier". C'est avec empressement qu’Adialo-Mirya-Balkissa-Nougara- Mboy élève au Creuset nous démontre sa maîtrise de l'épreuve de l'étude de texte après une journée de composition au centre de Tang-zugu A. Toutefois elle reconnaît que la dernière question de la grammaire lui a donné du fil à retordre : "Le travail s'est déroulé sous la surveillance des maîtres qui n'ont pas manqué de mettre la main à la pâte".

Donne la nature des propositions de cette phrase. Elève de cette école Amadia-Germaine Bazié n’est pas du tout dépaysée, elle qui a eu la chance même de rester dans sa classe et peut-être même dans la même rangée. Elle nous le prouve en sautant devant notre micro et répond doctement : "saint est homonyme de sain et le mot dérivé du mot jour c'est journalier". Ces deux élèves font partie des 348 609 candidats du premier parchemin de notre système éducatif. C'est l'école Saaba B qui a accueilli les autorités régionales du Centre dont le gouverneur Joachim Somda. Avant d'ouvrir la enveloppe contenant le sujet de la rédaction ce dernier prodigue les conseils aux candidats : "n'ayez pas peur, vous connaissez déjà ce qu'on vous demandera, réfléchissez bien avant de répondre".

Les candidats, eux, semblent conscients de l'enjeu, et le stress se lit aisément sur leur visage. A la question du directeur régional de l'Education national et de l'Alphabétisation Managabamba Zoungrana de savoir quel jour on est, ils répondent en chœur "c'est jour du vrai examen " ; faisant ainsi allusion aux examens blancs auxquels ils ont été soumis pendant l'année scolaire. Même les élèves qui n'ont pas ce souci savent néanmoins que leurs aînés ont du pain sur la planche : Ablassé Nana, élève du CM1, derrière un pousse-pousse rempli de bidons de 20 litres traverse la cour de l'école, où règne un calme plat et dit : "J'ai un grand frère qui passe l'examen aujourd'hui, je lui souhaite bonne chance".

En cette matinée du 7 juin tous les acteurs du monde scolaire sont sur le qui-vive pour parer à toute éventualité. Bien des parents ont renoncé à leur programme habituel pour rester aux côtés de leurs progénitures. Boukari Ouédraogo ne veut pas s'éloigner du centre d'examen de sa première fille, Fatimata : "C'est la première fois que j'ai un enfant qui passe un examen, et je suis là pour m'assurer que tout se passe bien pour elle. Cette année j'ai été particulièrement attentif à son égard pour mettre toutes les chances de son côté, et j'espère qu'Allah exhaussera nos prières", nous dit-il en caressant sa barbe bien fournie. Les enseignants accompagnateurs veillent au grain sous les arbres. L'un d’eux, Hippolyte Sama, définit leur rôle : "Nous sommes à côté des enfants pour les encourager et surtout pour faire face aux difficultés de divers ordres qui se présenteraient à eux et en informer éventuellement leurs parents".

En attendant que les candidats au CEP sortent, cet enseignant veille sur une vingtaine de plats vides dans lesquels on leur servira le déjeuner. Menu du jour : riz gras au poisson frais avec comme cordon bleu Ludie Diallo et ses camarades derrière une cuisine qui laisse échapper déjà une petite fumée. Plus loin à Koulouba, école Tang Zugu, il est 8 heures 50 lorsqu’Adamou Nadié agite la clochette qu’il tient à la main, marquant ainsi la fin de l’épreuve de la rédaction et le début de celle de la dictée.

Son rôle peu enviable lui vaut le surnom de "clochard" donné par ses camarades enseignants qui n’hésitent pas à détendre l'atmosphère par ce sobriquet. Selon le président du centre, Boureima T. Bonkoungou, seuls 3 candidats parmi les 284 sont absents pour cause de maladie ; malheureusement ils ne bénéficieront pas de session de rattrapage comme au Baccalauréat. Fait notoire, beaucoup d'élèves ont des noms kilométriques dont certains sur la carte scolaire ne correspondent pas avec ceux figurant sur les procès-verbaux. Le responsable du centre demande donc aux examinateurs de veiller à la conformité des noms afin d'éviter des situations fâcheuses. Et c'est parti pour un nouveau contrôle qui peut prendre un certain temps. « Les parents aussi compliquent les choses en donnant à leurs enfants ces noms kilométriques », marmonne un éducateur.

Dans la région du Centre la parité a été atteinte et même dépassée : en effet on compte 28793 candidates contre 24 871 candidats ; une tendance qui se confirme à l'échelle nationale : 47,81% de garçons et 52,19% de filles.



Abdou Karim Sawadogo
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L`Observateur Paalga N° 8221 du 27/9/2012

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