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Le Quotidien N° 811 du 8/7/2013

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Présidentielle au Mali : En quête de la démocratie perdue
Publié le mardi 9 juillet 2013   |  Le Quotidien


Après
© aBamako.com par SA
Après l`accord de Ouagadougou : le Président de la republique consulte les partis politique
Jeudi 20 juuin 2013. Après la conclusion de l`accord entre le gouvernement Malien et rebelles touareg en vue de l`élection présidentielle, le Président Dioncounda Traoré enchange avec les partis politiques.


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Le Mali organise un scrutin exceptionnel. Il élira un président non pas dans le cadre d’un cycle électoral normal, mais pour retrouver la voie de la démocratie. Le pays, déstructuré par la crise islamiste à laquelle s’est greffé le putsch du capitaine Amadou Sanago, renait péniblement de ses cendres. Et après la victoire militaire sur les forces obscurantistes, les Maliens doivent passer par un scrutin présidentiel, comme dans un rite d’exorcisme, pour ouvrir une nouvelle page de leur histoire. C’est la condition pour renouer avec le concert des Nations libres, et aussi le passage obligé pour bénéficier de l’aide financière promise par la communauté internationale. La quête d’un Mali nouveau est donc en marche, depuis ce dimanche 7 juillet, avec l’ouverture de la campagne électorale pour la présidentielle du 28 juillet. Comme on le voit, les Maliens tiennent à la tenue de scrutin à la date prévue. Mais le chemin jusqu’au 28 juillet, et au-delà, est semé de ronces. Elles s’appellent désorganisation de l’Administration dans certaines régions, insécurité latente, électeurs potentiels réfugiés ou déplacé. A ces facteurs consécutifs à la grave crise politico-militaire de laquelle le pays vient de sortir, s’ajoutent des éléments conjoncturels liés à la période de ramadan et à la saison des pluies. Le Mali étant un pays à majorité musulman et agricole, la tenue du scrutin à cette période de l’année peut connaître des difficultés de mobilisation des populations.  

Mais il faudra sans doute compter avec la détermination des Maliens à réussir cette présidentielle. Autant ils ont rejeté avec vigueur le système politique barbare que voulaient leur imposer les islamistes, autant ils trépignent d’impatience de goûter à nouveau aux joies de la démocratie. De toute façon, il n’y a pas d’autre issue pour eux : les électeurs maliens sont conscients que cette présidentielle est un enjeu majeur sans laquelle ils ne pourront renouer avec le progrès. C’est pourquoi en dépit de toutes les pesanteurs de sortie de crise, la surprise pourrait venir des électeurs. Une campagne électorale apaisée et festive et une participation massive au scrutin seront un message fort à tous ceux qui commençaient à désespérer du Mali. Ce serait aussi la meilleure façon d’exprimer leur rejet aussi bien des islamistes que des putschistes. Déjà, les premiers jours de la campagne électorale sont rassurants. Les principaux candidats ont pu aller à la rencontre des foules, dans la paix et la sérénité. Bien sûr, Kidal n’exerce pas pour le moment une attraction particulière pour les candidats à la magistrature suprême. Pas qu’ils aient forcément peur d’y aller (même si on ne leur en tiendra pas rigueur), mais peut-être en raison de calculs électoraux. En effet, si Kidal revêt une forte charge symbolique sur le plan politique, elle est peu attractive sur le plan électoral. Sa région ne compte que 35 000 électeurs sur les 6,9 millions d’électeurs du pays. La bataille pour la victoire électorale ne se jouera donc pas à Kidal.

L’intérêt du scrutin malien, au-delà des enjeux pour l’avenir du pays, réside aussi dans la stature de la plupart des candidats et dans l’absence d’un président sortant candidat. La plupart des postulants au palais de Koulouba ont de l’étoffe. Ils ont dans leur grande majorité une expérience du pouvoir d’Etat, de la lutte politique ou de la gestion économique et financière. Mais le plus remarquable, c’est que la course n’aura pas pour arbitre un président au pouvoir. En Afrique, on n’organise pas une élection pour la perdre, dit-on, en référence aux moyens démesurés déployés par le pouvoir pour rester au pouvoir. Tous les candidats ont en principe les mêmes égalités de chance, si les autorités en place jouent à fond la carte de l’impartialité. Dans les starting-blocks, il n’y a pas non plus d’anciens présidents à cette course. Quoi qu’il advienne donc, le Mali se dotera d’un président n’ayant jamais exercé ce type de fonction. Quoi qu’on dise donc, ce sera une forme d’alternance, de renouvellement au sommet de l’Etat. En dépit des difficultés qui le jalonnent, le processus électoral malien se bonifie grâce à la carrure des candidats en lice. Tous les acteurs doivent de ce fait travailler, comme ils le font en ce début de campagne, à ce que ce ne soit pas un scrutin lowcost ou au rabais. Pourvu donc que les fruits tiennent les promesses des fleurs .

La Rédaction

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