Le gouverneur de la région du Centre-nord a effectué, du 20 au 25 juin 2013, une série de rencontres, avec son équipe, dans les provinces du Namentenga, du Bam et du Sanmatenga. L’objectif de ce périple était d’échanger avec les acteurs du monde rural autour de la question de la prévention des conflits sociaux dans la région du Centre-nord.
L’hivernage est la période est la période propice aux conflits sociaux. En effet, pendant cette période, agriculteurs et éleveurs sont appelés à travailler côte à côte. Et cette promiscuité qui dégénère très souvent en conflit. La région du Centre-nord n’est pas étrangère à cette situation. Au contraire, celle-ci vient en 3e position des zones où la détérioration du climat de bonne cohabitation entre agriculteurs-éleveurs, est très marquée. C’est en vue de prévenir toute résurgence conflictuelle, en ce début d’hivernage, que le gouverneur du Centre-nord, Mariam Diallo, a entamé, du 20 au 25 juin dernier, une tournée dans les trois provinces de la région. Celle-ci était accompagnée de tous les responsables des services techniques du développement rural et d’autres personnes ressources. De Boulsa à Kaya, en passant par Kongoussi, ce marathon de rencontres a permis à ceux-ci, dans chaque province, de se réunir avec les acteurs du monde rural et tous ceux qui ont une parcelle de pouvoir, autour de la question de la prévention des conflits au Centre-nord. Pour le gouverneur, ce périple répond à un souci : « Il s’agit pour nous, de prendre des mesures préventives, avec tous ceux qui exploitent en commun la terre, l’environnement et l’eau comme source de revenus nécessaires à leur vie quotidienne et au développement de nos villages, de nos communes, de notre province, de notre région et de notre pays, avec les pouvoirs locaux, les chefs coutumiers et les religieux, les organisations faitières et autres du monde rural, pour éviter les multiples conflits qui ne manquent pas entre les différents acteurs et, qui surviennent durant les activités champêtres », a-t-elle avancé. Pour passer le message, les échanges avec les populations ont été faits à travers les communications des différents services techniques. Ainsi, tour à tour, les DR chargés de l’Environnement, de l’Agriculture, des Ressources Animales, de l’Eau, ainsi que les autorités judiciaires, ont exposé sur les notions et implications de la gestion de conflits, chacun dans son domaine de prédilection. Ainsi, le DR chargé de l’environnement s’est appesanti sur les conflits relatifs à l’exploitation des ressources naturelles, pendant que celui de l’agriculture s’est focalisé sur la problématique de la gestion du foncier. Celui chargé de l’eau et celle des ressources animales ont respectivement orienté leur communication sur la gestion des ouvrages et des ressources en eau pour l’un, et les conflits liés à l’exploitation des aires agricoles pour l’autre. Ces exposés ont permis de voir un panorama global de tous ces types de conflits qui, à l’évidence, se retrouvent un peu partout dans chaque province du Centre-nord, mais à des degrés divers. D’autres types de conflits qui sont légions dans cette région sont liés à la chefferie traditionnelle, les conflits religieux, ou ethniques. Ceux-ci peuvent être consécutifs à l’exploitation de ces différentes ressources, d’où l’importance d’avoir eu un regard transversal du conflit social. Les autorités judiciaires ont aussi, à travers des exposés, apporté la lumière sur les mécanismes juridiques de gestion des conflits. Dans chaque province, les interventions des représentants des couches sociales, directement ou indirectement impliqués dans ces conflits (représentant des éleveurs, des agriculteurs, des orpailleurs, les maires…), ont permis, à travers des échanges nourris, de cerner le nœud gordien de chaque problème et de trouver des solutions idoines qui soient avantageuses pour chaque partie et préservatrices de la paix sociale. A la fin de chaque rencontre dans les provinces, le gouverneur profitait d’une entrevue avec les acteurs des services déconcentrés et décentralisés, pour insister sur le devoir d’exemplarité, de bonne image, de neutralité et de faiseur de paix que chacun doit incarner dans son environnement de travail. Toute chose qui n’a pas manqué de satisfaire certaines autorités qui n’attendaient que cela. Pour Jean-Clément Bandaogo, préfet de Guibaré, qui salue cette initiative du gouverneur, cette rencontre d’échanges a permis, par le partage d’expériences avec les autres acteurs, de mieux s’outiller pour une bonne gestion des conflits sociaux. Le Zitenga Naaba (également député du Bam) ainsi que les hauts-commissaires des provinces, ont tous salué cette rencontre, qui selon eux, va permettre de mieux prévenir les conflits ou, à défaut, de bien les gérer s’ils font surface. Le gouverneur, au terme de ce marathon de rencontres, affiche son optimiste pour la suite : « Le fait que ces échanges se soient déroulés dans une atmosphère empreinte de courtoisie, augure d’une bonne adhésion à cette volonté de bannir tout affrontement suite à un conflit quelque soit la raison », a-t-elle affirmé. Elle a, de ce fait, annoncé la mise en place prochaine d’un cadre de concertations dans chaque commune, où tous les acteurs seront présents afin de résoudre les questions de conflits pour mieux préserver la paix dans la région.