Les bailleurs de fonds du Programme de développement intégré de la vallée de Samendeni (PDIS), sont allés recueillir le jeudi 2 juin 2016, les préoccupations des populations déplacées, avant de visiter le chantier le lendemain.
Les travaux de construction du barrage de Samendeni se poursuivent. Pendant ce temps, les populations déplacées attendent d’être bien recasées. La mise en eau quant à elle, est encore repoussée à juin 2017. C’est ce que le chef de mission, ingénieur conseil du chantier, Boukaidi Laghzaoui Abdelilah a fait comprendre, le 3 juin 2016 aux bailleurs de fonds, au cours de leur 6e mission conjointe. Selon le chef de mission, les travaux de génie civil sont presque terminés. « Il ne reste que la phase de bouchure au niveau du fleuve Mouhoun, c’est moins de 300 mille mètres cubes de remblais sur un million sept cent mille au total », a fait savoir Boukaidi Laghzaoui Abdelilah. Cependant, la mise en eau est tributaire de la libération du lit du barrage par les populations, a-t-il ajouté. Pour ce qui est de la centrale hydro-électrique, Boukaidi Laghzaoui Abdelilah a indiqué que la totalité des équipements est déjà réalisé et qu’il ne reste que les turbines à acheminer. Le secrétaire général du ministère de l’Eau et de l’Assainissement, Alassoun Sori, au regard des explications fournis par l’ingénieur conseil, s’est dit satisfait de l’avancée des travaux. « L’état d’avancement est très satisfaisant », a dit M. Sori. Le coordonnateur par intérim du PDIS, Abdoulaye Ouédraogo, a fait comprendre qu’il est important de respecter le nouveau délai imparti à la réalisation du chantier. Pour lui, il faut éviter de tomber dans la même situation de Bagré, pour réaliser une infrastructure chère qui rapporte moins annuellement.
Les préoccupations des populations sur la table
Le jeudi 2 mai, les populations affectées par la construction du barrage de Samendeni ont exposé leurs préoccupations aux bailleurs de fonds. Que ce soit Soungalodaga 2, Soungalodaga 3, Magafesso, Banakorosso ou Dioufoulma, les problèmes sont les mêmes. « Nous n’avons pas d’eau. Toutes les pompes sont fermées », a indiqué le porte-parole des populations de Soungalodaga 2, Issa Ouédraogo. Il a fait comprendre que des maisons construites leur avait été promises. Sur cette préoccupation particulière, le secrétaire général du Cadre de concertation des populations déplacées (CCPD), Bakary Sanou a fait comprendre qu’à défaut des maisons, il leur a été proposé des sommes d’argent. Montant qu’il juge insuffisant pour ériger une maison et dont 20% ont été encore déduits. « Certains ont reçu 500 000 F CFA. On a prélevé 20%, en nous disant qu’on allait nous fournir l’eau et le sable»,dit-il. Le chef du village de Magafesso, Sah Traoré a fait comprendre que le village n’a pas de centre de santé et de maternité. A Banakorosso, les habitants, outre le manque de centre de santé et de routes, ont soulevé le manque de classes. « Les tables-bancs sont venus. Seulement, aucune classe n’a été construite. Nous étions obligés d’aller inscrire nos enfants dans les villages voisins »,a fait savoir le chef de Banakorosso. A Dioufoulma, un autre village, la construction du CSPS est arrêtée. Là-bas, le secrétaire du Conseil villageois de développement (CVD), Abou Traoré pense que les anciens ont été trompés. « Nous les jeunes, nous souffrons. Nous sommes obligés d’aller sur les sites aurifères. Nous étions censés nourrir les vieux. Mais ce sont eux qui nous nourrissent toujours », s’est-il offusqué. Après les échanges, le représentant de la Banque islamique de développement (BID), Alassane Patingdé Ibrahim Ouédraogo a fait savoir qu’il y a des choses à revoir, notamment la construction des routes, d’écoles, de centres de santé, de forages. « Ce sont des questions préoccupantes auxquelles nous allons apporter des solutions avec l’aide du gouvernement », a fait savoir M. Ouédraogo. En rappel, les travaux du barrage de Samendeni ont été lancés le 25 janvier 2008.
Rabalyan Paul OUEDRAOGO