Le chef de l’Etat burkinabé Roch Kaboré a affirmé lundi que l’ex-président Blaise Compaoré, en exil en Côte d’Ivoire depuis sa chute et sous le coup d'un mandat d’arrêt international, ne pourrait “pas rester caché toute sa vie’’ et qu’il “devra tôt ou tard répondre à la justice’’ de son pays, dans une interview à Radio France Internationale (RFI).
“Pourquoi pas ? nul n’échappe au verdict. Ce qu’on a semé on le récolte toujours, tôt ou tard. Aujourd’hui peut-être Blaise Compaoré pense qu’il a échappé à la juridiction burkinabé. Tôt ou tard, il devra y répondre forcement’’, a déclaré M. Kaboré, en réponse à une question du journaliste sur la possibilité de voir l’ancien président être jugé par une chambre extraordinaire africaine comme l’a été récemment l’ex-chef d’Etat tchadien Hissène Habré.
La justice burkinabè a lancé le 4 décembre un mandat d'arrêt international contre Blaise Compaoré, réfugié en Côte d'Ivoire depuis sa chute du pouvoir le 31 octobre 2014.
M. Compaoré est inculpé pour son implication présumée dans l'assassinat du président Thomas Sankara, tué le 15 octobre 1987 lors d'un coup d'Etat qui l'avait porté au pouvoir.
Malgré la naturalisation de Blaise Compaoré par le gouvernement ivoirien pour certainement lui permettre d’échapper à une éventuelle extradition vers son pays, Roch Kaboré dit n’avoir pas de “doutes’’ sur un futur procès de l’ex-président.
“A un moment donné, on ne peut pas rester caché toute sa vie. Ce n’est pas une bonne solution’’, a-t-il estimé.
Serge Alain KOFFI