Quinze journalistes en provenance des pays membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) sont allés, du 30 mai au 3 juin 2016 à Abuja, à la découverte de l’organisation inter-gouvernementale. Grâce à la commission de la CEDEAO, en partenariat avec la fondation Friedrich-Ebert (FES), ils vont apprendre à connaître différents aspects de l’organisation régionale.
Le top de départ du programme, « A la découverte de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) », a été donné par l’ambassadeur de l’Allemagne auprès de la CEDEAO, Michael Zenner, le lundi 30 mai 2016 au siège de la commission à Abuja, au Nigéria. Jusqu’au 3 juin, quinze journalistes des pays membres de la communauté bénéficieront de divers modules sur les actions de l’institution pour promouvoir la CEDEAO des peuples, conformément à sa vision 2020. D’ailleurs, le thème retenu cette année par la commission est : « Le rôle du journaliste dans la promotion de la CEDEAO des peuples ». Selon la directrice de la communication de la CEDEAO, Sandra Oulate, de nombreux mécanismes et instruments ont été mis en place au profit des populations, mais ils restent largement méconnus. « Cependant une bonne compréhension des réalisations, des projets et des problèmes de la CEDEAO peut permettre de déclencher des débats citoyens dans chaque Etat pour déboucher sur des solutions concrètes », a insisté la représentante de la fondation Friedrich-Ebert (FES), le partenaire de la commission dans l’organisation du programme. Une vision partagée par l’ambassadeur Zenner, pour qui, les journalistes peuvent jouer un grand rôle en faveur de l’intégration en informant les populations sur le travail fait par leur organisation commune.
Au cours de leur première journée de découverte, la communication sur l’historique de la CEDEAO a permis aux participants de se rendre compte que l’intégration est un long processus débuté en 1963 et qui se poursuit. Les objectifs de l’organisation sous-régionale ont évolué. Si au début, la CEDEAO a visé seulement l’intégration économique, la recrudescence des crises politiques dans la sous-région au cours des années 1990 a amené les chefs d’Etat à intégrer les aspects politiques, d’où le traité révisé de 1990. D’ailleurs, le département des affaires politiques paix et sécurité est le bras de l’organisation qui doit s’assurer du maintien de la paix et de la sécurité dans les Etats, à travers les mécanismes d’alerte précoce des crises et de réponses, ou la force en attente de la CEDEAO. Selon un des fonctionnaires du département, Constant Gnacadja, les citoyens de l’Espace ont des raisons d’être fiers, car leur Organisation est ferme sur le rejet des coups d’Etat et dispose d’un mécanisme de prévention des conflits qui fonctionne. Il reconnait toutefois que des défis restent à relever dans ce domaine. Il s’agit par exemple, de trouver une alternative au principe de souveraineté évoqué par les chefs d’Etat lorsqu’ils veulent violer les constitutions.
Nouveau cap dans la communication
Les participants au programme, « A la découverte de la CEDEAO » ont pu également s’imprégner de la nouvelle vision de la CEDEAO en matière de communication. Cette institution, vieille de 41 ans, veut dorénavant aller vers les populations en adoptant les nouveaux canaux de diffusion d’information que sont les réseaux sociaux. Pour matérialiser cette volonté, un nouveau site web interactif a été lancé le 15 mars 2015. Du reste, la direction de la communication a affirmé sa disponibilité à fournir toutes les informations aux journalistes désireux de rédiger des articles sur l’organisation.
La promesse de faire interagir les plus hautes autorités de la commission s’est matérialisée dans la matinée du 31 mai 2016. Le vice-président, Edward Singhatey, s’est prêté, une demi-heure durant, aux questions des hommes et femmes de médias. Pour lui, il est clair que la CEDEAO est un exemple de réussite en matière d’intégration, ne serait-ce que pour le passeport commun aux 15 Etats membres. Au nombre des motifs de satisfaction, il a énuméré l’existence d’institution telles que la Cour de justice, le Parlement de la communauté, etc. « Je suis convaincu que sous la houlette de la nouvelle génération, l’intégration sera totale », a-t-il déclaré. La Commission nigériane de communication, (NCC), l’équivalent de l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP) au Burkina Faso, a ouvert ses portes au groupe. Globalement, cette visite a permis aux journalistes de se convaincre que la NCC est ferme quant au respect des standards en matière de qualité de services téléphonique et internet au Nigéria.
Au cours de leur séjour dans la capitale nigériane, les principales réformes dans le domaine économique seront également portées à la connaissance des journalistes à travers plusieurs modules. Ils devront, en retour, proposer des stratégies pour améliorer la communication de la CEDEAO avec les populations.
Nadège YE à Abuja (Nigéria)
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