L’Union nationale des mini-laiteries et producteurs du lait local du Burkina (UMPL/B) a tenu, dans le cadre des 72h du lait local, une rencontre d’échange entre producteurs européens et burkinabè, le 31 mai 2016, à Ouagadougou.
La libéralisation du marché du lait inquiète les producteurs laitiers burkinabè. Ils craignent en effet, que le lait importé d’Europe n’envahisse le marché et crée la mévente chez les producteurs locaux. C’est du moins l’idée qui a valu la tenue d’une session d’échanges entre laitiers européens et burkinabè, le 31 mai 2016, à Ouagadougou. «La levée des quotas laitiers en Europe : quelles conséquences pour les producteurs d’Europe et du Burkina Faso ?», a été le thème de la rencontre. Selon la secrétaire générale de l’UMPL/B, Mariam Diaby/Diallo, la conséquence de la levée des quotas est énorme d’autant plus que le lait est importé en grande quantité au Burkina Faso. Ce lait est nettement moins cher que notre lait, a-t-elle avoué. «Lever encore les quotas risque de bloquer l’écoulement de nos produits laitiers. Nous souhaitons que l’Etat du Burkina Faso travaille à limiter ou juguler l’importation du lait surtout le lait en poudre», a plaidé Mme Diaby. Dans la même veine, le coordonnateur national de la Plateforme d’action à la sécurisation des ménages pastoraux (PASMEP), René Millogo, a insisté sur l’impact de la levée des quotas en Europe sur l’avenir de la filière locale. Il a expliqué que les producteurs du Nord vont maintenant produire sans limite. Toute chose qui portera un coup dur sur les productions du Burkina Faso. «Or, nous sommes un pays sahélien et presque tout le monde fait l’élevage. C’est pourquoi, nous exhortons les autorités à prendre des mesures pour protéger le marché local. A cela, nous souhaitons que l’Etat investisse dans la filière lait afin de permettre aux populations pastorales de vivre de leur métier», a souligné M. Millogo. Pour sa part, le représentant du ministre en charge des ressources animales, Dasmané Traoré, a recommandé aux producteurs burkinabè de redoubler d’ardeur pour augmenter la quantité de lait produite par année.
Gaspard BAYALA
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