Le Collectif pour un peuple uni (CPPU) a rencontré la presse ce vendredi 27 mai 2016 à Ouagadougou. Cette organisation de la société civile s’est prononcée sur la situation nationale, en particulier sur le déroulement des municipales du 22 mai 2016. Les responsables dudit collectif ont estimé que le taux de participation était bien en deçà de celui avancé par la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Dans la foulée, ils ont exigé le départ de Me Barthélemy Kéré et de son staff.
«Le taux de participation de ces récentes élections tourne autour de 31,78% au lieu de 47,65% tel servi par la Ceni», a annoncé Aziz Ouattara, coordonnateur de la CPPU. Pour ses camarades et lui, le peuple burkinabè est conscient que le taux avancé par l’instance électorale est « irréaliste ».
Pour le collectif, le taux de plus de 47% a été avancé par la Ceni pour couvrir «l’échec cuisant » qui s’est traduit par une grande désaffection. Aussi pour eux, les partis politiques et le ministère en charge de l’Administration territoriale sont responsables de l’annonce de faux chiffres.
Et quel procédé a utilisé le CPPU pour avancer un taux de 31,78% ? « Nous avons pu repartir 10 de nos militants dans 10 régions du pays sans compter la zone de Ouagadougou. Le jour des élections, moi-même j’étais chargé de faire le tour à Ouagadougou. Peut-être que c’est peu, mais ils ont pu quand même collecter et puis nous transmettre un certain nombre de chiffres. Et c’est avec ces chiffres que nous avons pu compiler pour arriver au taux de 31,78% », a expliqué Aziz Ouattara.
Outre cela, M. Ouattara estime qu’en dehors de la faible participation observée, l’organisation de ce scrutin local a été émaillée «de troubles, fraudes et de mauvaises organisations ».
Et pour redonner le goût du vote aux populations, le CCPU propose de refonder le système électoral afin que la confiance de l’électorat revienne. Cependant, comme il y a urgence, ils ont demandé la démission pure et simple de l’équipe de la Ceni et de son président suivi d’un audit de l’institution. En plus de cela, le collectif exige également que le département de la sécurité intérieure soit détaché de l’Administration territoriale et la décentralisation et que l’Etat procède à une décentralisation budgétaire.
Pour le principal orateur, «Cela permettra non seulement de faire un toilettage et de placer une équipe compétente et confiante, mais aussi d’éviter la concentration des décisions qui entrainent autant de problèmes que nous constatons ».
Au cours du point de presse, les responsables du CPPU ont abordé également la relance économique, l’incivisme, l’insécurité et l’atteinte aux droits humains de la part des comtés d’autodéfenses Koglweogo.
Pour Aziz Ouattara, la solution demeure un remaniement ministériel « pour faire face aux urgences et aux aspirations du peuple » car les ministres sont « inexpérimentés ».
Dimitri Kaboré