Place aux voitures dans la capitale des "deux roues". De plus en plus de Burkinabè abandonnent leurs vélos ou motos, au profit de véhicules d'occasions. Une révolution des modes de transports dans une ville en pleine transformation.
Dans le centre-ville, au Rond-Point-des-Nations-Unies et sur les avenues qui le desservent, de longues colonnes de voitures roulent au pas. Ceux qui sont à vélos ou à motos, pour la plupart sans casques, slaloment dangereusement. Dans la capitale burkinabè comme dans toutes les métropoles, les pics de circulation (ou plutôt d’immobilité) s’observent aux heures de pointe : le matin, lorsque tout le monde converge vers le centre-ville pour travailler, étudier ou faire des courses. Et le soir, quand le mouvement s’inverse.
Les Ouagalais n’ont cependant découvert les embouteillages que récemment. Depuis quatre à cinq ans ans, nombre d’entre eux ont décidé d’abandonner vélos, mobylettes et motos (surnommées les « voitures burkinabè » dans les années 1990) pour s’acheter des « France-au-revoir », c’est-à-dire des véhicules d’occasion, pour la plupart importés d’Europe et de France en particulier. Une tendance due au manque de transports en commun, à la hausse du pouvoir d’achat du burkinabè moyen, à un goût pour le confort et à un besoin de sécurité accru (face aux risques d’accidents et d’agression).
L’abandon de la « voiture burkinabè », une solution de confort
Résultat : dans le centre-ville surtout, l’étroitesse des voies est devenue inadaptée au trafic et la pollution augmente, d’autant que la plupart des véhicules sont d’occasion, donc peu écologiques.
Si la voiture rentre dans les habitudes, c’est aussi parce que Ouagadougou est devenue l’une des métropoles ouest-africaines les plus étendues (avec un rayon de 35 km). « Cela induit un changement de mode de déplacement. La voiture n’est plus un luxe, elle devient indispensable pour le transport de la famille », explique l’urbaniste Paul-Léon Toé.
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